- Accueil ›
- Profession ›
- Interpro ›
- Les syndicats réclament plus pour financer le réseau
Les syndicats réclament plus pour financer le réseau
De nombreuses pistes d’évolution de la rémunération des pharmaciens ont été évoquées par l’Assurance maladie. Mais les syndicats restent fermes : ils veulent une enveloppe supplémentaire allouée au réseau.
Honoraires compensatoires garantissant un minimum de perception, honoraires pour patients chroniques, honoraires pour la délivrance de médicaments spécifiques (médicaments d’exception, stupéfiants) ou encore honoraires « prenant en compte une prestation spécifique du pharmacien » dans le cadre d’une intervention pharmaceutique… Ces nombreuses hypothèses de travail pour diversifier la rémunération des pharmaciens correspondent aux demandes des syndicats. Reste à savoir comment les financer. Enveloppe constante ou coup de pouce financier supplémentaire pour le réseau ? Aucun élément chiffré n’a été dévoilé par l’Assurance maladie lors de la séance inaugurale du 22 février. Nicolas Revel, directeur général de l’Uncam, a néanmoins déclaré dans l’entretien accordé au Moniteur des pharmacies : « Faisons d’abord en sorte que la rémunération des pharmaciens cesse de régresser. Et si elle devait progresser, tant mieux, ce serait le fruit d’actions nouvelles et de résultats atteints.»
Le transfert de la marge jugé insuffisant
Actuellement, 53% de la rémunération réglementée est basée sur les honoraires et le reste provient de la MDL. L’Uncam évoque, dans le document de travail, un transfert de la marge vers les honoraires de dispensation de 10 % (500 millions d’euros), 15 % (750 millions) ou 20 % (1 milliard) avec, pour y parvenir, « une revalorisation des honoraires à la boîte et/ou la création de nouveaux honoraires ». Les syndicats représentatifs des pharmaciens (FSPF et USPO) tiennent le même discours. « Il faut continuer à déconnecter la rémunération des pharmaciens du prix des industriels. Mais on ne peut pas se contenter d’un transfert de la marge. Il en faut plus sur la table pour que la pharmacie puisse assurer à la fois la qualité que l’on exige d’elle et la rémunération du personnel ad hoc », prévient Philippe Gaertner, président de la FSPF, tout en refusant d’avancer des chiffres. « Nous ne pouvons pas rester sur un financement à enveloppe constante. Il faut une injection financière supplémentaire pour le réseau, qui a souffert des baisses de prix. S’il y a des mécanismes sans argent, alors l’USPO ne signera pas », renchérit Gilles Bonnefond, président du syndicat. Une nouvelle réunion sur les honoraires est prévue le 9 mars.
PAS DE RÈGLEMENT ARBITRAL POUR LE MOMENT
Introduit par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017, le règlement arbitral obligeait les partenaires conventionnels à boucler les négociations avant le 5 avril. Or ce dispositif, qui consiste à nommer un arbitre extérieur en cas d’échec des négociations, a été pour le moment écarté. L’Assurance maladie et les deux syndicats ont préféré reconduire la convention actuelle et négocier un nouvel avenant danc ce cadre. « Cela nous permet d’avoir un mois supplémentaire de négociation », se félicite Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?
- Gilenya (fingolimod) : quelles conditions de délivrance ?