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Dissonance en DAU majeure

Publié le 3 février 2024
Par Magali Clausener et Audrey Chaussalet
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La dispensation à l’unité (DAU) ? Thierry Hulot, président du Leem (Les Entreprises du médicament), est on ne peut plus clair : « C’est l’exemple type de la fausse bonne idée, en fait très mauvaise ». Il poursuit : « Déjà, on ne va pas consommer moins de médicaments en les distribuant à l’unité. Ce qu’il faut, c’est que chaque boîte de médicaments comporte le nombre de comprimés nécessaires au traitement. Ce n’est pas toujours “aligné”. Surtout, la notion même de traitement mensuel varie en Europe, les pays ont des législations différentes qui ne font que complexifier l’affaire. Il faut harmoniser ». Et l’aspect écologique ? Pour Thierry Hulot, la DAU qui pourrait améliorer le bilan carbone, « c’est une vue de l’esprit ». Enfin, elle pose un problème sanitaire en matière de traçabilité avec la mise en sachet par le pharmacien (« Sortir les médicaments des blisters, imaginez le temps que cela prendrait ») : « On aurait la plus grande peine au monde à rappeler les lots », a souligné le président du Leem. Et de conclure : « Il faut optimiser le conditionnement, arriver idéalement à une présentation européenne, à probablement sortir les notices des boîtes avec un QR Code international, ce qui aura un impact en termes de bilan carbone ».

 

Lors de la réunion du 24 janvier 2024 entre l’Assurance maladie et les syndicats, dans le cadre des négociations économiques en cours sur la convention nationale pharmaceutique, l’Assurance maladie a pourtant réaffirmé son intérêt pour la DAU, en rappelant que la mesure pour la rendre obligatoire était inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024. 

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