Ibiron, dans le cancer de la prostate

Indications

 En association avec la prednisone ou la prednisolone, traitement chez l’homme adulte :

– du cancer métastatique de la prostate hormonosensible à haut risque nouvellement diagnostiqué, en association avec un traitement par suppression androgénique ;

– du cancer métastatique de la prostate résistant à la castration chez les patients asymptomatiques ou peu symptomatiques, après échec d’un traitement par suppression androgénique et pour lesquels la chimiothérapie n’est pas encore cliniquement indiquée ;

– du cancer métastatique de la prostate résistant à la castration chez les patients dont la maladie a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base de docétaxel.

Mode d’action

L’abiratérone est un inhibiteur de la synthèse des androgènes. Il bloque sélectivement l’enzyme CYP17 nécessaire à la biosynthèse des androgènes au niveau des testicules, des glandes surrénales et des tissus tumoraux prostatiques. L’inhibition du CYP17 entraîne également une augmentation de la production de minéralocorticoïdes par les glandes surrénales.

Posologie

1 000 mg en une prise quotidienne, éloignée des repas. Ibiron est utilisé en association avec 5 ou 10 mg de prednisone ou de prednisolone, la réduction de la stimulation de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH) entraînant une baisse de l’incidence et de la gravité de certains effets indésirables (hypertension artérielle, hypokaliémie, rétention hydrique).

Contre-indications

Insuffisance hépatique sévère.Association avec du radium Ra-223.

Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).

Femmes enceintes ou susceptibles de l’être (Ibiron n’est pas indiqué chez la femme).

Grossesse et allaitement

L’utilisation d’un préservatif est nécessaire en cas de rapport sexuel avec une femme enceinte.

Avec une femme en âge de procréer, l’emploi du préservatif doit être associé à une autre méthode de contraception efficace.

Effets indésirables

Un œdème périphérique, une hypokaliémie, une hypertension artérielle, une infection du tractus urinaire, une augmentation des taux de transaminases ou une diarrhée sont très souvent rapportés.

Interactions médicamenteuses

Eviter la coadministration avec les inducteurs puissants du CYP3A4 (rifampicine, phénytoïne, carbamazépine, millepertuis, etc.) qui diminuent l’exposition à l’abiratérone.

L’utilisation de spironolactone avec Ibiron n’est pas recommandée (risque d’augmentation du taux d’antigène prostatique spécifique).

Prudence avec les médicaments activés ou métabolisés par le CYP2D6 à marge thérapeutique étroite (propranolol, métoprolol, venlafaxine, rispéridone, flécaïnide, codéine, oxycodone, tramadol, etc.) : une réduction de la posologie de ces médicaments doit être envisagée.

Prudence également avec les médicaments connus pour allonger l’intervalle QT ou qui peuvent induire des torsades de pointe : quinidine, amiodarone, sotalol, méthadone, antipsychotiques, etc.

Surveiller les signes de toxicité liés à l’administration concomitante de substrats du CYP2C8 à index thérapeutique étroit comme le répaglinide.

Surveillance particulière

Dosage des taux de transaminases sériques avant le traitement, toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois de celui-ci puis tous les mois. Le traitement sera immédiatement interrompu si ces taux augmentent de plus de 5 fois par rapport à la limite supérieure de la normale.

Surveillance mensuelle de la tension artérielle, du taux de potassium sérique et de la rétention hydrique.