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Doutes sur les essais cliniques de Gardasil

Publié le 11 janvier 2018 | modifié le 31 décembre 2024
Par Anne Drouadaine
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Des doutes sur la conduite des essais cliniques de Gardasil, Frederik Joelving, journaliste basé à Copenhague en a plusieurs. Après huit mois d’enquête pour Slate.com, il estime que « les principaux essais cliniques du Gardasil étaient défaillants dès le départ et que les régulateurs ont permis le recours à des méthodes non fiables pour tester l’innocuité du vaccin ». Il dénonce notamment la méthode de déclaration des effets secondaires potentiels. Ainsi, ceux survenant au-delà d’une période de 14 jours suivant chaque injection étaient inscrits sous le terme « nouveaux antécédents médicaux ». Plusieurs jeunes femmes ont ainsi vu leurs symptômes postvaccination (fatigue, troubles neurologiques) non qualifiés d’effets indésirables par le laboratoire.

Dans un rapport publié en 2017 sur l’évaluation clinique des vaccins, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) précisait que la plupart des effets indésirables survenaient dans les 2 semaines suivant l’injection mais qu’il pouvait y avoir « des raisons de penser que des maladies se déclenchant plusieurs mois après la dernière dose pouvaient être liées à des vaccinations antérieures ». Pour autant, il n’existe pas de règle édictant la durée de suivi des effets indésirables dans les essais cliniques pour les vaccins. Interrogé, le laboratoire MSD indique que « la méthodologie utilisée pour évaluer le profil de tolérance de Gardasil dans les études cliniques avait été revue de façon approfondie par l’Agence européenne du médicament et par la FDA… », et considérée comme « satisfaisaisante ».

Cette nouvelle enquête pourrait bien raviver les inquiétudes autour de Gardasil et Gardasil 9. En préambule, Susan Matthews, éditrice de l’article précisait cependant : « A mon avis, ce manquement ne change rien à la question de la pertinence de la vaccination par Gardasil. Même si le vaccin provoque vraiment des maladies auto-immunes chez un tout petit nombre de femmes génétiquement prédisposées, et cela relève encore tout à fait de l’hypothèse, il n’en reste pas moins probable que les avantages du vaccin dépassent les potentiels inconvénients. »§

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