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Les sprays assainissants aux huiles essentielles
Proposés pour assainir, purifier ou encore désinfecter l’air intérieur, les sprays assainissants renfermant des huiles essentielles s’utilisent avec parcimonie et se délivrent avec un maximum d’explications.
De quoi s’agit-il ?
• Les sprays dits assainissants sont composés d’huiles essentielles (HE) et de 70 à 85 % d’alcool en volume du produit fini, qui les solubilise et facilite leur diffusion atmosphérique.
• La plupart sont des biocides, c’est-à-dire « des substances ou des préparations destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre, par une action chimique ou biologique. »(1) Il en existe 22 types : les désinfectants (produits 1 à 5), les produits de protection (6 à 13), les produits de lutte contre les nuisibles (14 à 20) et les autres (21 et 22). À ce jour, un produit revendiquant un assainissement de l’air par action biocide dispose soit d’une AMM si sa ou ses substance(s) active(s) a (ont) été approuvée(s), ou est mis librement sur le marché s’il est en cours d’évaluation (voir Info+).
• Les fabricants mettent en avant des propriétés bactéricide, virucide, fongicide et/ou acaricide, d’après des tests in vitro réalisés par des laboratoires indépendants, mais les revendications d’efficacité sont souvent « biaisées » car « les tests d’efficacité […] prévoient que les huiles essentielles soient en contact pendant un temps donné avec les micro-organismes. Or, les résultats de ce type d’essai ne sont pas extrapolables à un produit pulvérisé dans l’air d’une pièce.« (1)
Quelles huiles essentielles ?
Des huiles anti-microbiennes : citron, citronnelle, mandarine, orange, pin sylvestre, eucalyptus, arbre à thé, menthe poivrée, romarin, thym, sarriette, origan, clou de girofle, cannelle, ylang ylang… Les sprays contiennent entre cinq et cinquante huiles essentielles différentes.
Sont-elles toutes diffusables ?
Non. De plus, l’alcool est irritant pour les voies respiratoires. Les huiles essentielles renferment des composés organiques volatils qui pénètrent facilement dans les poumons, puis potentiellement dans l’organisme. Certains sont particu lièrement irritants pour les voies respiratoires et les yeux, d’autres sont neurotoxiques, notamment à forte dose ou chez des personnes fragiles (nourrissons, antécédents de convulsions, troubles neurologiques), avec risque de convulsions, désorientation, vertiges.
• Les aromathérapeutes déconseillent les huiles avec phénols ou aldéhydes aromatiques irritants : thym à thymol, sarriette, origan compact, giroflier, cannelle…
• D’autres, neurotoxiques et/ou potentiellement irritantes, sont à limiter ou à diffuser à faible concentration : eucalyptus globuleux, menthe poivrée, pin, romarin à 1,8-cinéole.
• Pour une action antimicrobienne, sous réserve de respecter les précautions d’emploi : thym à linalol, palmarosa, bois de hô, citron, mandarine, pamplemousse ou arbre à thé sont utilisables.
Et en cas d’allergie ?
Le potentiel allergisant des HE est fort en raison de leur richesse moléculaire. Des expositions répétées, notamment en cas de terrain allergique (eczéma…), sont susceptibles de créer une nouvelle sensibilisation. Certains, tel le limonène, peuvent déclencher une crise chez un asthmatique.
Comment les utiliser ?
• En usage ponctuel, en complément de mesures de prévention pour limiter la transmission d’une maladie contagieuse (grippe…).
• Les déconseiller en présence de moins de 7 ans, de femmes enceintes, d’asthmatiques, d’antécédents de convulsions ou de terrain allergique.
• Se limiter à trois ou quatre HE dans un spray pour minimiser le risque d’intolérance. Sinon, les diffuser sans les chauffer ou à 45 °C maximum, ce qui évite leur détérioration, 15 minutes par heure, maximum deux à trois fois par jour.
• Ne pas respirer le produit pulvérisé. Quitter la pièce durant 30minutes après diffusion, puis aérer.
• Pulvériser dans une pièce ventilée, sans boucher les entrées et les sorties d’air.
(1) Identification et analyse des différentes techniques d’épuration d’air intérieur émergentes , Anses, Rapport d’expertise collective, septembre 2017.
Info+
→ Biocides
Un spray assainissant contenant des huiles essentielles revendique une action biocide. Il est donc soumis au règlement européen n° 528/2012(1).
Après évaluation des substances actives inscrite au programme – fin prévue pour 2024 –, les sprays devront faire l’objet de demandes d’autorisation de mise sur le marché qui prendront en compte les effets sur la santé et l’efficacité du produit.
→ Notre conseil
Ventiler et aérer chaque jour les pièces au moins 15 minutes pour évacuer les polluants et l’humidité excessive de l’air intérieur.
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