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- “Je veux me débarrasser de cette verrue”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Où se situe la ver rue ? », « Est-elle unique ? » et « Quelle taille fait-elle ? » évaluent la lésion et sa localisation. « Est-elle rouge ? Saigne-t-elle parfois ? Est-elle douloureuse ? » dépistent des signes d’alerte, notamment une ulcération.
Rechercher certains critères
« Avez-vous souvent des verrues ? », « Souffrez-vous d’une maladie chronique ? Un diabète, ou une pathologie qui diminue votre immunité ? » et « Prenez-vous un traitement chronique ? » recherchent un terrain immunodéprimé, plus propice à l’apparition de verrues et moins favorable à une bonne cicatrisation, tel un pied diabétique…
Guider le conseil
« Avez-vous déjà essayé un traitement sur cette verrue et si oui lequel ? » et « Depuis quand ? », « Comment l’avez-vous utilisé ? » révèlent un éventuel échec thérapeutique, fréquent avec les verrues, et orientent le conseil.
2 J’évalue
Les verrues disparaissent spontanément, sans t rai tement, généralement en quelques mois jusqu’à deux ans. Une simple surveillance peut donc suffire. Néanmoins, en cas de lésion inesthétique, ou si le patient le désire, des traitements peuvent être proposés. Seules les verrues de petite taille, non douloureuses ni sanglantes, uniques et localisées sur les pieds ou les mains sont du ressort du conseil officinal. Si elles sont localisées ailleurs, en particulier sur le visage, les muqueuses, les parties génitales, ou si elles sont de grande taille, inflammatoires, multiples, ou surviennent chez un patient diabétique ou immunodéprimé, une consultation médicale s’impose.
3 Je passe en revue
Traitements locaux
• Kératolytiques. L’acide salicylique, lactique ou trichloroacétique et le nitrate d’argent agissent essentiellement par effet mécanique en attaquant la kératine en excès pour éliminer la verrue par desquamation. Ils sont disponibles en solution liquide, pommade, disque pré-imprégné ou stylo applicateur.
Les spécialités à base d’acide formique revendiquent une action plus puissante, le produit pénétrant instantanément en profondeur pour assécher la verrue jusqu’à sa racine.
• Cryothérapie. Sur le même principe que l’azote liquide du dermatologue, un mélange de produits cryogéniques en aérosol est libéré à une température inférieure à – 50 °C, puis appliqué via un tampon à usage unique pour « geler » la verrue.
• Teintures mères. Celles de thuya et de chélidoine sont traditionnellement utilisées pour leur action verrucide. Appli quer 1 goutte une à deux fois par jour, par exemple avec un coton-tige. Certains produits associent teinture mère et kératolytique comme dans Verrupan.
• Huiles essentielles. Certaines sont utilisées pour leurs propriétés verrucides comme celles de cannelier de Chine, de tea tree, de niaouli ou d’eucalyptus mentholé, réunies dans la Lotion Pieds et mains Pranarôm, à appliquer matin et soir pendant deux à trois semaines.
• Utilisation. Effets indésirables : risque d’irritation de la peau saine alentour si l’application dépasse la lésion. Contre-indications : allergie à l’un des composants, lésion infectée, ulcérée, nourrissons, jeunes enfants (selon les produits, en général moins de 4 ans), grossesse (cryothérapie). Précautions : utilisation déconseillée en cas d’artérite, de diabète, de neuropathies.
Traitements oraux
De l’homéopathie par voie orale peut être utilisée seule ou en complément du traitement local. Exemple : une dose par semaine de Thuya 15 CH associée à Verrulia à raison de 1 comprimé à sucer matin et soir tous les jours durant un mois, à partir de 6 ans, ou 20 gouttes trois fois par jour chez l’adulte de Lehning complexe n° 37 Thuya.
4 Je choisis
Aucun traitement n’a montré sa supériorité, tous peuvent être essayés sans qu’aucune recommandation ne privilégie l’un ou l’autre en premier lieu. Le choisir selon les préférences du rythme d’application – quotidien, hebdomadaire, unique –, la praticité (stylo) et l’âge. Penser à vérifier s’il n’est pas contre-indiqué chez l’enfant.
5 J’explique
Le traitement est symptomatique. Il détruit les lésions visibles mais n’éradique pas le virus. Les récidives sont fréquentes. Sans efficacité après quelques semaines, essayer une autre méthode. En cas d’échec, les dermatologues proposent un curetage chirurgical, la vaporisation des tissus au laser…
Les traitements locaux provoquent une nécrose cutanée susceptible de s’ulcérer, voire de s’infecter. La cryothérapie peut blanchir temporairement la verrue. En cas de fortes douleurs et/ou d’inflammation, de saignements de la verrue ou de la zone alentour, arrêter le traitement. Désinfecter et surveiller jusqu’à cicatrisation, ou consulter un médecin.
6 Je conseille
Utilisation
• Appliquer les produits sur la verrue après la toilette, en respectant la fréquence et la durée maximale d’utilisation. La verrue peut être limée ou poncée auparavant, sauf pour les produits contenant de l’acide formique, pour lesquels seul un ramollissement dans l’eau chaude est éventuellement conseillé (verrue dure et/ou ancienne).
• Éviter l’application sur la peau saine alentour en la protégeant à l’aide de pansements évidés (emplâtre protecteur Le Diable, M.O.Cochon…) ou d’un vernis incolore (Verlim, M.O.Cochon vernis de protection).
• Le produit sec peut être recouvert d’un pansement/sparadrap occlusif type Blenderm, sauf pour les produits à base d’acide formique.
Hygiène de vie
• Pour limiter le risque de contamination, auto-contamination et entourage, essentiellement lié à un contact direct ou à la dissémination de squames dans l’environnement, éviter de gratter la lésion, et se laver les mains après traitement.
• Pour éviter une contamination future dans les endroits à risque (vestiaires, salles de sport, piscines…), bien se laver et se sécher les pieds après l’activité. Les pieds peuvent être protégés avec un produit invisible type Excilor 3 en 1 Spray dès 2 ans. Pulvérisé sur les pieds et les orteils, il forme une « chaussette » protectrice pendant huit heures.
Le contexte
→ Les verrues cutanées sont des tumeurs bénignes contagieuses qui prennent la forme d’excroissances rugueuses.
→ Elles sont dues à l’infection de la peau par un papillomavirus humain (HPV). Elles sont fréquentes, atteignant environ une personne sur quatre, en particulier les enfants de 5 à 15 ans et les personnes immunodéprimées.
→ Celles retrouvées sur les mains sont en général de type « vulgaires », hémisphériques et surélevées, ou planes, en plaques de lésions papuleuses multiples. Sur les pieds, ce sont surtout des verrues type « plantaires », uniques, ponctuées de points noirâtres, appelées myrmécies, ou multiples en mosaïque.
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