Etudiants en pharmacie : service sanitaire obligatoire dès la rentrée 2018

© Les addiction, l’un des thèmes du service sanitaire obligatoire - Pixabay

Etudiants en pharmacie : service sanitaire obligatoire dès la rentrée 2018

Publié le 26 février 2018
Par Laurent Lefort
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« La compétence à mener des actions de prévention et de promotion de la santé est cruciale et doit être largement partagée par de nombreux professionnels, au premier rang desquels les professionnels de santé. Et nous ne les y formons pas suffisamment. Les cursus de santé restent trop orientés vers l’acquisition de connaissances, trop peu vers l’évaluation des compétences. Nos étudiants sont plus à l’aise pour préciser la physiopathologie de l’athérosclérose, ou énumérer les facteurs de risque, que pour animer un atelier susceptible de modifier les comportements d’un groupe d’adolescents. Nos étudiants savent que l’activité physique doit être favorisée, mais ils sont moins à l’aise pour donner des conseils pratiques susceptibles de convaincre une population âgée, ou en situation de handicap, que l’activité physique est aussi pour elle », expliquent Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation dans l’éditorial cosigné du dossier de presse consacré au service sanitaire.

Ce service sanitaire obligatoire, promesse de campagne du candidat Macron, prendra forme dès la prochaine rentrée universitaire pour 47 000 étudiants en santé, dont font partie les étudiants en pharmacie, ont annoncé les deux ministres ce lundi 26 février.

Sur le plan local, la coordination des actions de prévention sera assurée par un comité régional du service sanitaire, en lien avec la commission des politiques publiques de santé qui permettra un dialogue entre les ARS, les rectorats, les associations étudiantes et les institutions de formation, pour proposer les interventions les plus pertinentes.

Le service sanitaire sera déployé sur tout le territoire et auprès de tout type de public, notamment les plus fragiles.
Les étudiants pourront se rendre dans des écoles, des collèges en zone d’éducation prioritaire, des lycées y compris en zone rurale, ou encore dans des entreprises, des EHPAD, des établissements médicosociaux ou des prisons. Leurs frais de déplacement seront pris en charge par l’Etat.

« Il ne s’agit pas de faire exécuter des activités de soins aux étudiants mais de leur permettre d’intervenir sur des thèmes prioritaires de santé publique, tels que la vie affective et sexuelle, les comportements d’addiction, l’activité physique et la nutrition », insistent les autorités.

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Le service sanitaire représentera l’équivalent d’une période de trois mois de formation, continue ou discontinue et sera obligatoire pour l’obtention du diplôme. Il se substituera à des activités pédagogiques ou des stages existants.
Il comprendra trois temps :
– un temps de formation spécifique permettra aux étudiants d’acquérir les connaissances, les compétences et savoir-être nécessaires à l’intervention auprès du public ;
– ils interviendront ensuite dans le lieu donné pour délivrer les messages de prévention adaptés au public, animer des ateliers et participer à des actions ;
– un temps de débriefing et d’évaluation permettra d’échanger sur cette expérience avec les référents du programme.