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La prise en charge d’une céphalée en urgence

Publié le 14 avril 2018
Par Yolande Gauthier
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La Société française d’étude des migraines et des céphalées (SFEMC) et la Société française de neurologie (SFN) ont publié de nouvelles recommandations pour la prise en charge d’une céphalée en urgence. Elles rappellent en préambule que l’intensité d’une céphalée n’est pas corrélée à sa gravité, et qu’il est important de repérer une céphalée secondaire afin de mettre en place un traitement adapté, parfois urgent. Toute céphalée récente, d’apparition brutale, avec une douleur inhabituelle, ou associée à des signes neurologiques, nécessite une prise en charge en urgence à l’hôpital, en vue de réaliser des examens complémentaires (biologie, analyse du liquide cérébro-spinal, imagerie cérébrale). Les recommandations détaillent également le traitement des céphalées primaires. Ainsi, la prise en charge médicamenteuse de la crise de migraine fait appel en première intention à un AINS par voie orale (diclofénac 50 à 100 mg, ibuprofène 400 mg, kétoprofène 100 à 150 mg ou naproxène 500 mg), ou à l’association aspirine 900 mg + métoclopramide 10 g. Des données scientifiques ont montré un effet antalgique propre du métoclopramide dans la migraine, avec selon certains auteurs une efficacité équivalente à celle du sumatriptan. L’utilisation du métoclopramide doit néanmoins rester ponctuelle en raison du risque d’effets indésirables neurologiques. La prise d’un gramme de paracétamol associé à 10 mg de métoclopramide est une alternative en cas de contre-indication aux AINS. L’administration d’un triptan est licite lorsque le patient a déjà pris un AINS ou du paracétamol à bonne dose, sans efficacité. Si le patient a débuté la prise en charge par une dose de triptan, le traitement de recours peut alors être un AINS. L’utilisation d’opioïdes n’est pas recommandée. Pour les céphalées de tension, le paracétamol 1 g, l’ibuprofène 400 mg ou le kétoprofène 100 mg constituent la base de la prise en charge. L’adjonction de métoclopramide est possible en cas de crises réfractaires, en respectant les précautions d’usage.§

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