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Invokana, traitement du diabète de type 2
La canagliflozine Invokana est la troisième molécule de la classe des gliflozines (inhibiteurs du SGLT2) à être commercialisée en France. Elle contribue à la fois au contrôle glycémique et à la protection rénale et cardiovasculaire. Elle s’ajoute à la dapagliflozine (Forxiga) et à l’empagliflozine (Jardiance).
Indications remboursées
– en bithérapie exclusivement avec la metformine ou avec un sulfamide hypoglycémiant ;
– en trithérapie exclusivement avec la metformine et un sulfamide hypoglycémiant ou avec la metformine et l’insuline ;
Mode d’action
La canagliflozine est un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2). Elle diminue la réabsorption du glucose filtré, ainsi que le seuil rénal de réabsorption du glucose, par un mécanisme indépendant de l’insuline. Elle augmente, par conséquent, l’excrétion urinaire du glucose, ce qui réduit les concentrations plasmatiques de glucose et conduit à une diurèse osmotique, une baisse de la pression artérielle systolique et une diminution du poids corporel.
Posologie
La dose initiale recommandée est de 100 mg 1 fois par jour. En cas de bonne tolérance et de débit de filtration glomérulaire supérieur ou égal à 60 ml/mn, la dose peut ensuite être augmentée à 300 mg par jour pour un meilleur contrôle glycémique.
Contre-indications
Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).
Grossesse et allaitement
Invokana ne doit pas être employé chez la femme enceinte. Le traitement doit être arrêté si une grossesse est détectée.
Ne pas utiliser la canagliflozine pendant l’allaitement.
Effets indésirables
Une hypoglycémie en cas d’association à l’insuline ou à un sulfamide hypoglycémiant, des candidoses vulvovaginales apparaissant généralement au cours des 4 premiers mois de traitement, des infections des voies urinaires, une polyurie ou une pollakiurie sont les effets indésirables les plus fréquents.
La canagliflozine a été associée à une augmentation du risque d’amputation des membres inférieures chez les diabétiques de type 2 atteints d’une maladie cardiovasculaire établie et présentant au moins 2 facteurs de risque de maladie cardiovasculaire. Le traitement sera arrêté si des événements susceptibles de précéder une amputation surviennent, comme un ulcère cutané au niveau des membres inférieurs, une infection, une ostéomyélite ou une gangrène.
Interactions médicamenteuses
La canagliflozine peut majorer l’effet des diurétiques et augmenter le risque de déshydratation et d’hypotension.
Une dose plus faible d’insuline ou de sécrétagogue de l’insuline peut être nécessaire pour réduire le risque d’hypoglycémie lorsqu’ils sont utilisés en association avec la canagliflozine.
Les inducteurs enzymatiques (rifampicine, barbituriques, carbamazépine, ritonavir, millepertuis, etc.) diminuent l’exposition à la canagliflozine.
Prendre Invokana 1 heure avant ou 4 à 6 heures après l’administration d’un chélateur de l’acide biliaire de type cholestyramine.
Prudence avec la digoxine ou d’autres glucosides cardiotoniques, le lithium ou le dabigatran : une surveillance appropriée est nécessaire.
Surveillance particulière
Suivi de la fonction rénale avant l’instauration du traitement par Invokana puis au moins 1 fois par an ensuite, ainsi qu’avant la mise en place de traitements médicamenteux concomitants susceptibles de diminuer la fonction rénale, puis régulièrement ensuite.
Prendre en compte les antécédents du patient pouvant prédisposer à l’acidocétose ou augmenter le risque d’amputation avant d’entreprendre le traitement.
Fiche technique
Canagliflozine en comprimé pelliculé oblong jaune (100 mg) ou blanc (300 mg), boîte de 30, liste I, 38,29 €, remb. SS à 65 %.
– Invokana 100 mg, AMM : 34009 276 728 9 7.
– Invokana 300 mg, AMM : 34009 276 729 5 8.
Menarini France : 01 45 60 77 20.
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Diabète de type 2
Le diabète, qui touche davantage les hommes et les personnes de plus de 50 ans, est en constante augmentation et le nombre de diabétiques traités en France est estimé à plus de 3 millions de personnes, avec environ 92 % de diabétiques de type 2. Le pourcentage de diabétiques non dépistés est estimé à 2 % de la population, ce qui représente 500 000 à 900 000 Français.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 correspond à une élévation chronique de la concentration de glucose dans le sang liée à un déficit de la sécrétion d’insuline. L’insuline permet une réduction de la glycémie grâce à une diminution de la production hépatique de glucose et à une augmentation du transport de glucose vers le muscle et le tissu adipeux. Dans le diabète de type 2, l’excès d’adiposité abdominale, associé à une prédisposition génétique et à une sédentarité, est à l’origine d’une insulinorésistance : l’action de l’insuline sur les tissus cibles est réduite. Les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas parviennent, au début, à compenser en amplifiant la sécrétion d’insuline. Le patient devient diabétique lorsque les cellules β ne parviennent plus à produire une quantité suffisante d’insuline. Le diabète associe donc une insulinorésistance et une carence insulinique relative.
Comment se manifeste-t-il ?
Le diabète de type 2 reste silencieux durant des années, c’est pourquoi les sujets ayant des facteurs de risque (obésité, signes de syndrome métabolique et antécédents familiaux et obstétricaux de diabète) doivent être dépistés. L’hyperglycémie chronique entraîne des complications à court terme (coma hyperosmolaire, acidose lactique, acidocétose, coma hypoglycémique iatrogène, etc.) et à long terme : macroangiopathie (syndromes coronaires aigus avec un risque d’accident vasculaire cérébral, d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, etc.), microangiopathie (rétinopathie, insuffisance rénale, entre autres), neuropathie (polynévrite, dysfonction érectile, notamment) ou encore complications infectieuses.
Delphine Guilloux
Dites-le au patient
– Avaler le comprimé entier, de préférence avant le premier repas de la journée.
– Une dose oubliée doit être prise dès que possible, sans doubler la dose le même jour.
– Signaler au médecin les symptômes liés à une déplétion volémique : sensation vertigineuse posturale, hypotension orthostatique, hypotension, etc.
– Consulter un médecin en cas de douleur, de sensibilité, d’érythème ou de tuméfaction au niveau de la zone génitale ou périnéale, accompagnés de fièvre ou de malaise (risque de fasciite nécrosante ou de gangrène de Fournier).
– Les soins de routine préventifs du pied et le maintien d’une bonne hydratation sont nécessaires pendant le traitement.
L’avis de la HAS
– SMR important.
– Amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) chez le diabétique atteint de maladie rénale chronique de stade 2 et 3, mineure (ASMR IV) dans l’autre indication remboursée.
– Population cible estimée à 406 721 diabétiques de type 2 au maximum.
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