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1 315 cessions en 2023 : une nouvelle génération aux commandes
Conséquence directe des nombreux départs en retraite, le marché de la transaction d’officines est resté dynamique, avec 1 315 cessions enregistrées l’an passé. En parallèle, le nombre de pharmaciens de moins de 40 ans n’a cessé d’augmenter. Ils représentent aujourd’hui 23 % des titulaires d’officine, contre 19 % en 2023. « L’évolution du métier et le déploiement des nouvelles missions confirment l’engouement des jeunes diplômés pour acquérir une officine », souligne Bastien Legrand, président du groupement d’experts-comptables CGP.
Indicateurs chamboulés
Mais l’expert-comptable prévient : « La vigilance des acquéreurs est de mise en termes de valorisation de l’officine. La référence au chiffre d’affaires n’a plus de sens. L’approche économique du fonds de commerce par le niveau de marge brute globale et d’excédent brut d’exploitation (E.B.E.) retraité est devenue essentielle. » Le poids des honoraires, l’augmentation significative des prescriptions hospitalières et le développement des nouvelles missions nécessitent en effet de valoriser exclusivement les officines en fonction de leur rentabilité, mesurée grâce à ces indicateurs.
Désamour
Le prix d’achat moyen évalué à 1,8 million d’euros, représentait l’an passé 2,64 fois la marge brute globale et 7,10 fois l’E.B.E. prévisionnel de l’acquéreur. Des chiffres qui varient en fonction de la taille des officines. Pour les petites pharmacies, la valorisation en multiple d’EBE est à 5,63 %. « À l’inverse, sur les pharmacies de plus de 3 millions, nous sommes à une valorisation de 7,24 %. Cela dénote d’un véritable désamour sur le marché des petites pharmacies », continue Bastien Legrand.
Des prix en baisse
Côté tendance, les prix sont à la baisse. « Nous assistons à une révision à la baisse des prix de cession proposés par les cédants, l’apport personnel des acquéreurs n’étant pas extensible », confirme le responsable. Ce dernier s’élève en moyenne à 308 000 euros, soit près de 17 % du prix d’achat. « Les plans de financement sont plus difficiles à faire passer : le niveau des taux d’intérêt conjugué aux conséquences de l’inflation en matière d’achats, de frais généraux et de frais de personnel a des conséquences directes sur l’équilibre financier des opérations », conclut Bastien Laurent.
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