Biosimilaires : vers un taux de remise à 30 % ?

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Biosimilaires : vers un taux de remise à 30 % ?

Publié le 14 mars 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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La substitution des biosimilaires en officine étant lancée, il ne reste plus qu’à fixer le taux de remise commerciale pour que les pharmaciens y trouvent un intérêt financier. Plusieurs projections se dessinent.

La concertation sur les remises des biosimilaires ne saurait tarder. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) l’a annoncé le 14 mars : « D’ici quelques semaines nous serons fixés. » En attendant, le syndicat aiguise ses armes et a d’ores et déjà établi des projections selon le montant des remises et l’implication plus ou moins active des pharmaciens. Présentés par Julien Chauvin, président de la commission Études et stratégies économiques du syndicat, les projections sont intéressantes.

Fourchette basse

En se basant sur une fourchette basse de 15 % de remises commerciales sur le prix fabricant, la FSPF établit une projection de 180 millions d’euros de marge globale sur les médicaments biosimilaires substituables, « et cela si le taux de pénétration venait à rester bloqué à 35 %. Mais les pharmaciens sont prêts à se lancer plus activement dans les substitutions et nous visons un taux de pénétration aux alentours de 80 %. Auquel cas, la marge potentielle serait de près de 300 millions d’euros », détaille Julien Chauvin.

Et ce, uniquement sur les médicaments pour l’instant autorisés à la substitution, d’autres devant être intégrés à la liste des biosimilaires substituables dans les mois et années à venir. Stelara par exemple, laisse espérer une forte marge supplémentaire : « Cette molécule pèse quasiment deux fois plus que Lucentis en termes de chiffre d’affaires, on voit que le potentiel est vraiment élevé. »

Fourchette haute

Le tableau est donc plutôt flatteur, même en se basant sur un taux de remises moindre qu’espéré. « Nous envisageons de négocier un taux de remise aux alentours de 30 %. Cela impliquerait une marge globale de 300 millions d’euros avec le taux de pénétration actuelle. Et donc bien plus si nous arrivons à tenir l’objectif de 80 % de taux de pénétration. » L’implication des pharmaciens dans la substitution des biosimilaires sera la clé de la réussite de cette nouvelle mission. « Pour le ranibizumab (Lucentis) par exemple, la marge totale avec un taux de pénétration actuel de 10 % serait de 4 millions d’euros. À 80 % de substitution, nous pourrions monter à 30 millions d’euros. »

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