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Rapport des industriels du médicament : les 5 chiffres à retenir pour l’officine
14,1 % : part du chiffre d’affaires des médicaments remboursables perçue par les pharmaciens
En 2023, la part du chiffre d’affaires des médicaments remboursables revenant aux pharmacies d’officine s’établit à 14,1 %. Le reste est capté par les laboratoires pharmaceutiques (60,5 %) et par l’État (23,6 %), via la fiscalité et les mécanismes de régulation.
Ce que ça signifie. Ce chiffre souligne la pression économique qui pèse sur les officines. Avec une rémunération encadrée par la réglementation et des baisses de prix récurrentes, les marges sur les médicaments remboursables se réduisent progressivement. Pour préserver leur équilibre financier, les pharmacies doivent diversifier leurs activités, notamment en développant les services de santé et la vente de produits non remboursables.
2,2 milliards d’euros : montant du marché de l’automédication
En 2023, les ventes de médicaments non remboursables en pharmacie ont atteint 2,2 milliards d’euros, un montant stable par rapport à l’année précédente.
Ce que ça signifie. L’automédication est devenue un axe de développement majeur pour les officines. Contrairement aux médicaments remboursables, ces produits échappent aux contraintes de tarification imposées par l’Assurance maladie, offrant ainsi des marges plus confortables aux pharmaciens. Cette dynamique est aussi portée par un changement de comportement des patients, qui recherchent plus d’autonomie dans la gestion de leur santé.
5,79 milliards d’euros : chiffre d’affaires généré par les médicaments génériques
Le marché des médicaments génériques pèse 5,79 milliards d’euros en 2023. Leur taux de pénétration reste élevé, à 83,9 %, même s’il enregistre un léger recul par rapport à l’année précédente.
Ce que ça signifie. Les génériques sont un levier clé pour la maîtrise des dépenses de santé. Toutefois, leur progression semble marquer le pas, en raison de résistances persistantes chez certains prescripteurs et patients. L’évolution de la réglementation sur la substitution des biosimilaires pourrait relancer la dynamique, en offrant aux pharmaciens une nouvelle opportunité de substitution pour les médicaments biologiques.
6,4 milliards d’euros : le commerce parallèle des médicaments en Europe
Le commerce parallèle des médicaments, qui repose sur les écarts de prix entre pays européens, a atteint 6,4 milliards d’euros en 2022.
Ce que ça signifie. Ce phénomène affecte directement l’approvisionnement des officines. En raison de prix souvent plus bas en France, certains médicaments sont rachetés par des intermédiaires pour être revendus à des tarifs plus élevés dans d’autres pays européens. Ce circuit commercial accentue les tensions d’approvisionnement et peut aggraver les ruptures de stock sur certaines molécules essentielles.
50 % de médicaments fabriqués en France
En 2023, 47,1 % du chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique française provenait de l’export.
Ce que ça signifie. Ce chiffre témoigne du poids croissant du marché international pour les laboratoires français. Pour les pharmacies, cela peut avoir un impact indirect, notamment sur la disponibilité des médicaments. Certains laboratoires peuvent choisir d’orienter leur production vers des marchés étrangers plus rentables, au détriment de l’approvisionnement en France.
Des chiffres éloquents
Ces chiffres mettent en évidence les évolutions profondes du secteur pharmaceutique et les défis auxquels sont confrontées les pharmacies d’officine.
Une pression économique accrue. La part des revenus issus des médicaments remboursables diminue sous l’effet de la régulation des prix et des baisses tarifaires imposées par les pouvoirs publics.
L’enjeu de la diversification. Pour compenser cette érosion des marges, les pharmaciens se tournent vers d’autres segments : médicaments non remboursables, parapharmacie, dispositifs médicaux, conseils en santé et nouveaux services (vaccination, bilans de médication).
L’essor des biosimilaires. Après les génériques, les biosimilaires pourraient représenter un nouveau levier de substitution pour les officines. Leur adoption dépendra cependant de l’adhésion des prescripteurs et des incitations mises en place par les autorités de santé.
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