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La question des remises sur les génériques toujours d’actualité
L’association GEnérique Même MEdicament (Gemme) a toujours accepté l’idée que la baisse des prix faisait partie intégrante du marché des génériques. « Nous évoluons dans une économie de prix administrés, et c’est une bonne chose », a même déclaré Sébastien Michel, vice-président de Gemme, lors de la conférence « A qui profite les pénuries de médicaments », animée par Le Moniteur des pharmacies, samedi 8 mars 2025, sur le salon PharmagoraPlus.
Des remises sous pression, un secteur en difficulté
Cependant, il a souligné que le secteur des génériques a été fragilisé ces dernières années par plusieurs facteurs : l’impact de la clause de sauvegarde, le durcissement des sanctions financières en cas de non-respect des stocks de sécurité (passant de 2 à 4 mois), ainsi que l’introduction en 2024 d’une éco-contribution annuelle sur le rejet des eaux usées. « Résultat : les industriels du Gemme affichent une « profitabilité » négative de -1,4 % », a-t-il ajouté. Dans ces conditions, il estime que la tendance au tassement des remises sur les génériques, observée depuis deux ou trois ans (en moyenne moins de 30 % désormais), ne peut qu’être prolongée. « Si la situation économique ne s’améliore pas, nous ne pourrons tout simplement plus accorder autant aux pharmaciens ! », a-t-il averti. Les génériqueurs demandent en effet une approche économique spécifique les concernant, leur crainte étant de voir des acteurs centraux du secteur se détourner des produits matures ce qui fragiliserait encore plus la qualité de l’approvisionnement. « Nous ne demandons pas une augmentation drastique du prix de certains médicaments génériques, mais il faut un minimum de rentabilité », insiste Sébastien Michel.
Ces propos sur les remises font écho à ceux de Laurent Saint-Martin, ministre en charge du Budget et des Comptes publics, qui, en novembre 2024, avait exprimé sa volonté de réduire d’au moins 100 millions d’euros les remises accordées aux pharmaciens sur les génériques. Une perspective inquiétante pour la profession, comme l’a souligné Guillaume Racle, titulaire à Épernay (Marne) et élu national de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) : « Les remises sur les génériques représentent, en moyenne, l’équivalent d’un salaire de pharmacien adjoint par officine. Celui qui pense qu’y toucher n’aura pas d’impact sur le maillage officinal se trompe lourdement ! » Dans un contexte économique déjà sous tension, toute réduction des remises sur les génériques risquerait de fragiliser davantage les officines. Une évolution qui ne saurait être ignorée par les pouvoirs publics.
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