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Le pharmacien correspondant, un atout pour la prévention
Le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques appellent à un changement en profondeur du système de santé français, quasi-exclusivement curatif. « Pour le transformer, il faut un élément massif qui n’est pas la somme des actions menées souvent à titre expérimental. Il manque une politique de santé », a souligné Anne-Marie Armanteras, présidente du think tank Health & Tech, lors d’une rencontre sur l’amélioration de l’efficience de la prévention en santé organisée le 5 mars au ministère de la Santé par « Innovation Days », think tank composé d’Amgen Innovations (programme du laboratoire Amgen France), Biolabs, la Fondation Université Paris Cité, Unicancer, le cabinet de conseil Roland Berger et l’association Les patients s’engagent. Ceux-ci ont exposé 20 propositions regroupées en 3 grands axes.
Eduquer le grand public et les professionnels
Le premier levier d’action concerne la sensibilisation et la formation de l’ensemble de la population, dès le plus jeune âge. Avec pour objets notamment « l’éducation à l’alimentation, la promotion d’une activité physique, l’éducation à la sexualité, les conduites addictives, la santé mentale », a listé Isabelle Giraud, directrice générale de Mutualia Grand Ouest.
Côté professionnels de santé, le pharmacien correspondant, désigné par le patient et autorisé à renouveler des traitements chroniques et ajuster des posologies avec l’accord du médecin traitant, pourrait bénéficier d’une formation à la prévention des maladies chroniques. « Il faut faire connaître aux pharmaciens tous les dispositifs existants, les initiatives de terrain », a ajouté Isabelle Giraud.
Personnaliser les actions
Le 2e axe vise à « personnaliser les actions » : « développer des démarches d’ »aller vers » », « adapter les messages au vécu des populations » et « utiliser les outils numériques ». Aujourd’hui, les campagnes menées en population générale sont inefficaces voire contre-productives, échouant à toucher les personnes qui en auraient le plus besoin : personnes socialement défavorisées, ayant une faible littératie en santé… Les prochaines politiques devraient investir dans l’« universalisme proportionné ». « Il faut concrétiser les actions au plus près des gens dans les 3 lieux fondamentaux que sont l’école, l’entreprise et les lieux de vie », a estimé Gérard Raymond, président de France Assos Santé.
« Transformation structurelle » et « transformation culturelle »
Le 3e axe prône une réforme durable : « simplifier la gouvernance, diversifier les acteurs et ajuster les financements pour inscrire la prévention dans le temps long ». Le think tank a appelé à une vision « pluriannuelle » et « décloisonnée » de la politique de prévention, avec la nomination d’un délégué interministériel. « Il faut se fixer 2 ou 3 objectifs nationaux chiffrés, appuyés sur des réflexions scientifiques, puis les territorialiser », a résumé Anne-Marie Armanteras.
Reste que cette prévention doit s’inscrire dans une politique plus globale et cohérente, de lutte contre l’alimentation ultra-transformée, l’alcool, le tabagisme et les pollutions environnementales, et de réduction des inégalités socio-économiques.
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