- Accueil ›
- Thérapeutique ›
- Médicaments ›
- Mieux délivrer ›
- Tramadol et codéine : les points clés de l’ordonnance numérique sécurisée

© Getty Images
Tramadol et codéine : les points clés de l’ordonnance numérique sécurisée
Qui va comprendre sa douleur ? Les mesures plus contraignantes qui sont de mise depuis samedi 1er mars 2025 alimentent l’inquiétude des pharmaciens et des médecins. Ces professionnels de santé pointent notamment des problèmes d’application en cas de prescription sur ordonnance numérique. Décryptage des enjeux avec Sébastien Lagoutte, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) – Saône-et-Loire et membre du groupe de travail numérique auprès de ce syndicat.
1. Comment reconnaître une ordonnance numérique sécurisée ?
L’ordonnance numérique sécurisée ne peut être délivrée que via le service développé par l’Assurance maladie. Concrètement, cette ordonnance contient de nombreuses informations dont les plus importantes se trouvent en bas du document : le QR code, la mention e-prescription ainsi que son numéro. A côté, une phrase indique que cette e-prescription a été déposée sur les serveurs de la Sécurité sociale.
2. Les ordonnances numériques des plateformes de téléconsultation sont-elles sécurisées ?
Non, seules celles générées par la base sécurisée de l’Assurance maladie sont reconnues comme sécurisées pour la délivrance du tramadol, de la codéine et de la dihydrocodéine.
3. Les ordonnances émises avant le 1 mars 2025 sont-elles valables ?
Oui, elles sont toujours valables car le dispositif n’est pas rétroactif. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis une note indiquant qu’une ordonnance non sécurisée de tramadol, de codéine ou de dihydrocodéine établie avant le 1er mars peut être délivrée jusqu’au terme de sa validité.
4. Que signifie la période dérogatoire instaurée jusqu’au 1 avril 2025 ?
Les prescriptions établies entre le 1er et le 31 mars 2025 sur une ordonnance normale peuvent encore être honorées pour la durée du traitement prescrit, incluant les éventuels renouvellements. Il est donc possible de dispenser le traitement même si l’ordonnance n’est pas sécurisée. On peut donc considérer qu’officiellement la nouvelle mesure prendra effet au 1er avril 2025, mais il est essentiel de s’entraîner d’ici là à reconnaître et à lire une ordonnance numérique sécurisée.
5. Que faire si le QR code n’est pas lisible ?
Il est possible de taper directement le code situé en-dessous du QR code pour accéder aux informations. Mais attention, cette procédure nécessite de renseigner également les coordonnées du médecin via deux numéros : le RPPS ainsi que le numéro de l’Assurance maladie ou numéro Finess (Fichier national des établissements sanitaires et sociaux).
6. Peut-on considérer que les ordonnances transmises par les services d’urgence par fax ou par mail sont sécurisées ?
Le fax n’est pas considéré comme sécurisé, mais les services d’urgence n’ont pas encore les logiciels adaptés pour envoyer des ordonnances numériques sécurisées. En attendant, il a été décidé qu’ils peuvent envoyer directement l’ordonnance par messagerie sécurisée. Cela va bien sûr nécessiter qu’ils appellent en amont la pharmacie pour obtenir son adresse. Ce contact téléphonique peut permettre de créer des liens avec ces services.
7. Tous les LGO ne sont pas encore capables de traiter une ordonnance numérique. Quelle est la conduite à tenir pour les pharmacies concernées ?
L’Assurance maladie a envoyé un message aux pharmaciens indiquant que s’ils ne sont pas équipés pour lire le QR code, ils doivent envoyer leurs patients dans une autre pharmacie. C’est un peu cavalier et cela ne résout en rien le problème : quand on est la seule pharmacie de garde, où va-t-on envoyer ses patients ? Par ailleurs, en campagne, les pharmacies sont parfois très éloignées les unes des autres. Cette consigne, Sébastien Lagoutte la considère comme un mépris de la profession.
8. Concrètement, quels LGO sont aujourd’hui autorisés à déployer des ordonnances numériques ?
Il y en a huit : Léo, LGPI-id, Pharmavitale, Pharmaland, SmartRX, Visiopharm, Winpharma et Pharmony one. Si un pharmacien dispose de l’un de ces LGO et ne sait pas – ou ne peut pas – utiliser une ordonnance numérique, il doit impérativement contacter son éditeur. Il est possible qu’il y ait une mise à jour à faire, et par ailleurs l’éditeur est tenu de dispenser une formation spécifique pour que les pharmaciens comprennent le fonctionnement du dispositif.
- Petit récap des nouvelles règles sur le tramadol et la codéine au 1er mars 2025
- La liste des médicaments biologiques substituables par le pharmacien s’élargit
- Analogues du GLP-1 : alerte sur les faux justificatifs
- Tramadol et codéine : ces nouvelles règles qui relancent le débat sur l’ordonnance numérique
- FreeStyle Libre 2 Plus est pris en charge
- Covid-19 : à quand une nomenclature pour tester sur prescription pharmaceutique ?
- Vaccination contre le Covid-19 : le code de facturation n’est pas encore mis à jour
- Tests de dépistage du Covid-19 : les préparateurs ne peuvent plus les réaliser
- Rupture de stock de Iopidine : par quoi le remplacer ?
- [VIDÉO] PharmagoraPlus : nos conférences et débats d’actualité à suivre sur le salon
