Hygiène/beauté : négociations commerciales bouclées et des hausses de prix en perspective

Une proposition de loi déposée le 13 février par deux députés propose d’annuler la limitation des promotions appliquées aux produits d’hygiène et de beauté. Avec l’entrée en vigueur de la loi Descrozaille en mars 2024, les réductions sur les produits d’hygiène et beauté sont plafonnées à 34 %. « Cette loi est venue accentuer l’effet de l’inflation, qui était déjà très fort depuis quelques années. Désormais, les augmentations de prix ne peuvent plus être régulées par une politique promotionnelle plus agressive », relate Aurélie Cavin, directrice commerciale de Pharmacie Lafayette. En 2024, au sein de ce réseau, les ventes de la parapharmacie ont surtout été guidées par les hausses de tarifs. « Cela signifie que pour le même panier moyen, le consommateur avait moins de produits, comparé aux autres années », analyse Aurélie Cavin. Un constat partagé par David Abenhaim, président de Pharmabest. « Le consommateur a eu tendance à réduire ses achats, et à moins faire de stocks en raison de la diminution des grosses promotions », souligne-t-il. Pour maintenir des prix compétitifs, les groupements accueilleraient favorablement l’annulation des promotions encadrées sur l’hygiène et la beauté. « Cela pourrait permettre de faire revenir en pharmacie les clients qui ont fait le choix de se diriger vers d’autres circuits de distribution pour contrer ses hausses de prix, car c’est le seul circuit qui a réussi à détourner la loi grâce au système de cagnottage, qui permet de rembourser une partie des produits. », explique Aurélie Cavin.

Fin des négociations commerciales 2025 et nouvelle hausse de prix attendue

À l’issue des négociations commerciales annuelles, qui s’achèveront le 28 février 2025, Pharmabest observe une hausse moyenne des prix de 4,5 %, avec des pics encore plus marqués (+6 %) sur des références stratégiques. « Nous essayons d’atténuer ces hausses de prix. Certains laboratoires sont conciliants mais d’autres veulent passer en force », indique David Abenhaim. De son côté, le réseau Pharmacie Lafayette constate des hausses moyennes de 2 % sur les tarifs d’achat. « Ce qui reste raisonnable », estime Aurélie Cavin. Ainsi, face à la hausse attendue des prix des marques nationales, les groupements prévoient d’accélérer le développement de leur marque de distributeur (MDD).