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© Getty Images
Les étudiants en pharmacie ultramarins et leur parcours du combattant
Une étude récente révèle que 89,09 % des étudiants en pharmacie ultramarins souhaitent travailler en Outre-mer au cours de leur carrière. Toutefois, leur formation est semée d’embûches, compromettant leur épanouissement et leur retour dans leur territoire d’origine.
La prépa privée : une obligation coûtant jusqu’à 13 000 €
En Outre-mer, le manque de tutorats universitaires a laissé place à des prépas privées, devenues indispensables pour espérer réussir l’examen de première année PASS/LAS. À La Réunion, rares sont les étudiants qui réussissent sans passer par ces structures, qui peuvent coûter jusqu’à 13 000 € par an. En conséquence, de nombreux étudiants ultramarins et leurs familles s’endettent pour accéder à des études de santé.
Un accompagnement insuffisant à l’arrivée en métropole
Le départ pour la métropole constitue une épreuve pour les jeunes ultramarins. Selon l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), 80 % des étudiants ultramarins ont eu besoin d’aide à leur arrivée en métropole. L’éloignement familial (94,44 % des étudiants le considèrent comme une appréhension majeure), les difficultés d’accès au logement (45,45 % rencontrent des problèmes) et les démarches administratives complexes (32,73 % ont des difficultés à obtenir des bourses) compliquent leur adaptation.
Un isolement social et des renoncements aux soins
L’éloignement des étudiants ultramarins favorise l’isolement social, notamment lors des fêtes de fin d’année. De plus, 50,91 % des étudiants en pharmacie ultramarins ont rencontré des difficultés d’accès aux soins, un taux bien supérieur à celui des étudiants métropolitains (28,82 %).
Des difficultés pour rentrer en Outre-mer
Se rendre dans les DROM-COM pour les vacances ou les stages est un véritable défi financier. Le coût élevé des billets d’avion contraint 45,45 % des étudiants à renoncer à rentrer durant l’année universitaire. Or, cette situation aggrave leur isolement et peut freiner leur envie de revenir exercer dans leur territoire d’origine.
Des solutions pour améliorer la situation
Face à ces difficultés, plusieurs propositions émanent des étudiants et de leurs représentants :
– une meilleure visibilité des ressources et aides disponibles via des guides régionaux ;
– un accompagnement renforcé par des enseignants référents pour les démarches administratives ;
– une adaptation des critères d’attribution des bourses au contexte économique et géographique des Outre-mer ;
– une attribution des Passeports Mobilité Études (PME) et Passeport pour la Mobilité en Stage Professionnel (PMSP) indépendante de la situation familiale des étudiants ;
– l’uniformisation des démarches administratives via un guichet unique ;
– une meilleure flexibilité des universités pour permettre aux étudiants d’effectuer leurs stages en Outre-mer.
– une responsabilité institutionnelle
Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, déclarait récemment : « Nous avons le devoir de les accueillir dignement et de les accompagner. » Pourtant, les difficultés persistent. Garantir un parcours universitaire équitable et leur permettre de retourner exercer en Outre-mer relève aussi de l’avenir santé publique.
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