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© Getty Images
Nouvelles missions : quelle place pour les préparateurs ?
Alors que « les activités de l’officine s’orientent davantage vers le soin et la santé publique, certaines d’entre elles ont quelques difficultés à trouver leur place dans l’organisation des pharmacies », pointe Bruno Maleine, président de la section A du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. La vaccination, désormais inscrite dans le quotidien de la plupart des officines et des préparateurs, va plutôt bon train. Les entretiens pharmaceutiques, quant à eux, traînent la patte. Reposant exclusivement sur les pharmaciens, ils demandent du temps, parfois des formations, un savoir-faire nouveau, et obligent les intéressés à s’éloigner du comptoir, ce qui n’est pas toujours possible, notamment en l’absence d’adjoints.
En surmontant ses appréhensions, le préparateur a des cartes à jouer pour surfer sur la vague des nouvelles missions et monter en compétences. Serez-vous de la partie ?
Une vaccination sur les rails, ou presque…
« La vaccination a fait son entrée en officine un peu dans l’urgence avec la crise du Covid-19. Il a fallu optimiser les ressources ! », rappelle Martine Costedoat, pharmacienne et directrice générale de l’association Pharma système qualité (PHSQ), qui accompagne les officines dans leur démarche de certification ISO 9001. Après la vaccination anti-Covid-19, celle contre la grippe, puis la possibilité d’effectuer les vaccins du calendrier vaccinal – ouverte aux préparateurs depuis décembre –, cette activité s’est peu à peu développée dans les pharmacies. Au point qu’en 2024, selon l’Assurance maladie, 98 % des officines avaient mené des campagnes de vaccination contre la grippe, 90 % contre le Covid-19 et 93 % avaient effectué les autres vaccins.
Si les patients sont en demande, de l’autre côté du comptoir, préparateurs et pharmaciens ressentent parfois un malaise à l’idée de piquer. Pas toujours évident de franchir la barrière du soin. « Certains sont sensibles face à la vue du sang, or il peut y en avoir un peu au moment du retrait de la seringue », développe Jérôme Heurtier-Hernandez, préparateur à Fontaines-Saint-Martin (69). « S’ils ont choisi la pharmacie plutôt que la médecine ou les études d’infirmière, c’est parfois parce qu’ils ne veulent pas toucher, déshabiller le patient, pointe Martine Costedoat. Il faut le respecter, leur laisser du temps, s’appuyer sur les volontaires, et parfois, cela dédramatise. »
En pratique, « les premiers volontaires se lancent, puis les collègues constatent que ce n’est pas si terrible, et l’on voit émerger une dynamique positive de groupe, observe Mathilde Six, pharmacienne clinique, responsable des nouvelles missions à la pharmacie Eiffel Commerce, à Paris 15e. Et au final, on s’aperçoit que la vaccination crée un lien privilégié avec le patient, une relation humaine qui perdure dans le temps ».
« Nous n’avons jamais obligé personne à vacciner, mais nous avons tenu à former tout le monde au geste et à la thématique, raconte, quant à elle, Domitille de Bretagne, titulaire à Hazebrouck (59). Après la formation, deux préparateurs avaient toujours des appréhensions. Il était prévu qu’ils réorientent les patients vers les collègues qui vaccinent, mais finalement, l’un d’entre eux s’y est mis aussi. »
Outre le fait de démystifier, la curiosité et surtout le sens donné à l’acte, en termes de service rendu, font souvent évoluer les choses. Pour Mahamadou Kebe, préparateur à Paris, « la nouveauté suscite parfois des craintes, mais s’impliquer dans les nouvelles missions, c’est très valorisant pour le métier, et utile pour l’équipe ». De son côté, Océane Marquez, préparatrice en région lyonnaise, a souhaité redonner de la technicité à son métier. À l’ère de la digitalisation et des cabines de télésoin, elle se dit que « ce type de missions a de l’avenir car la vaccination ne pourra jamais être effectuée par l’intelligence artificielle ».
Vers une confusion des genres ?
Sur la page Facebook de Porphyre, un préparateur évoque ce que certains pensent tout bas : « Un peu triste que, du jour au lendemain, on nous ait imposé de faire des vaccins sans nous consulter, alors que ce n’était pas du tout notre métier. Quelle différenciation va-t-il subsister entre le pharmacien et nous, si nous finissons par faire toutes les missions ? » Cette inquiétude fait écho à un constat plus large. « Certains préparateurs aiment bien l’idée de cloisonner un peu les professions, observe, lui aussi, Guillaume Lemaître, titulaire de la grande pharmacie Marcadet, à Paris 18e. Or, il y a déjà beaucoup de tâches communes. » À l’officine, les rôles tendent à se confondre, voire à s’inverser parfois (!), puisque « de plus en plus de pharmaciens viennent se former à la préparation, pour pouvoir répondre aux besoins des patients en cas de pénurie et valoriser ce service personnalisé », souligne Christel Leclercq, présidente de l’organisme de formation Prepa’Forma. « En parallèle, certains préparateurs ne veulent plus faire de préparations et celles-ci ont, d’ailleurs, quasiment disparu de leur formation initiale avec l’avènement du diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (Deust). »
De façon générale, les rôles au sein de l’officine s’ajustent aux évolutions des besoins de santé publique et aux missions qui lui sont progressivement dévolues. En pratique, « il n’est pas nécessaire que tout le monde vaccine, rassure Christine Bihr, pharmacienne titulaire à la pharmacie du Parc, à Paris 13e, mais il est important pour moi de pouvoir déléguer le geste à un préparateur, si je suis appelée à côté pour gérer les stupéfiants ».
Compliqué pour les pharmaciens d’être au four et au moulin dans un contexte où la quasi-totalité des nouvelles missions leur sont réservées. « Si le préparateur était autorisé à y participer davantage, il est vrai que l’organisation serait plus fluide », relève Domitille de Bretagne. Et si elle n’est pas toujours bien visible dans la routine du quotidien, la différenciation entre préparateur et pharmacien, elle, demeure, « au niveau du diplôme et du niveau de connaissances », rappelle Guillaume Lemaître. Ce qui explique aussi que certaines missions, comme les entretiens pharmaceutiques, soient réservées au pharmacien, car « ils mobilisent des connaissances plus approfondies en pharmacologie », rappelle Bruno Maleine.
Trod : il suffirait d’un texte…
Certaines restrictions laissent en revanche perplexe. Les pharmaciens sont les seuls, par exemple, à pouvoir réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour les angines et les cystites. « Incohérence législative », rétorque David Brousseau, secrétaire fédéral Force ouvrière (FO) Officine, « quand on sait que sur les Trod cystite, le patient lui-même est habilité à tremper la bandelette dans son flacon d’urine devant le préparateur ».
Christine Bihr soulève une autre incohérence : « Le pharmacien devrait plutôt avoir pour rôle de recruter le patient, de vérifier son éligibilité et, une fois cette analyse faite, le préparateur exécuterait le geste, mais comme celui-ci n’y est pas autorisé, c’est l’inverse qui se pratique ! » Plusieurs pharmaciens interrogés pensent que les textes évolueront, à l’instar de ceux autorisant aujourd’hui le préparateur à vacciner.
Dans l’attente, les pharmacies qui pratiquent ces tests – 75 % pour les Trod angine, 56 % pour les Trod cystite en 2024 – s’organisent. « Nous avons mis sur pied un questionnaire pour permettre à l’équipe d’évaluer l’éligibilité du patient, en cas d’appel ou de première demande au comptoir », indique Nathalie Bailly, titulaire à Cabannes (84). À la grande pharmacie Marcadet, Guillaume Lemaître a formé ses préparateurs aux critères d’exclusion d’urgence. « À travers trois questions, ils peuvent ainsi, le cas échéant, renvoyer le patient vers les urgences, explique le titulaire. Nous avons aussi établi un questionnaire d’environ 15 questions, à remettre au patient pour préparer l’entretien, ce qui fluidifie le trafic en cas d’affluence et permet au préparateur de ne pas se sentir démuni dans l’attente qu’un pharmacien soit disponible. »
Les nouvelles missions conventionnelles
Les missions de l’officine évoluent progressivement vers la réalisation d’actes de santé publique, donnant lieu à une rémunération de l’officine.
- Le dépistage du cancer colorectal consiste en la remise d’un kit de dépistage colorectal aux patients âgés de 50 à 74 ans.
- La vaccination contre la grippe, le Covid-19 et les autres maladies incluses dans le cadre du calendrier vaccinal peut être administrée par les pharmaciens et les préparateurs formés. Les pharmaciens peuvent aussi prescrire les vaccins du calendrier aux adultes et aux enfants de plus de 11 ans, à l’exception des vaccins vivants chez les personnes immunodéprimées et des vaccins du voyageur.
- Des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour la cystite et l’angine peuvent être effectués par les pharmaciens. En cas de résultat positif, ces tests peuvent déboucher sur la prescription d’antibiotiques par le pharmacien. Des tests rapides Grippe/Covid-19/VRS peuvent également être réalisés en pharmacie.
- Des entretiens courts de la femme enceinte, portant sur l’iatrogénie pendant la grossesse, peuvent être réalisés au comptoir par les pharmaciens.
- Des entretiens courts « opioïdes », qui permettent, depuis le 8 janvier 2025, de prévenir et de limiter la survenue de dépendance chez les patients sous traitement antalgique de palier II (tramadol, poudre d’opium, codéine, dihydrocodéine) à partir du premier renouvellement du traitement.
- Des bilans partagés de médication (BPM) peuvent être menés par les pharmaciens, auprès des patients de 65 ans et plus polymédiqués. Ils visent notamment à évaluer l’observance, la tolérance aux traitements et le bon usage des médicaments, et peuvent déboucher sur un conseil et un plan d’accompagnement, en lien avec le médecin traitant.
- Des entretiens d’accompagnement des patients chroniques, portant sur la chimiothérapie orale, les antivitamines K (AVK), les anticoagulants oraux directs (AOD) et sur le traitement de l’asthme, peuvent être réalisés par les pharmaciens.
- Des bilans de prévention peuvent être réalisés par les pharmaciens, à différents âges de la vie du patient, pour repérer les maladies chroniques éventuelles, faire le point sur les habitudes de vie, les comportements à risque, etc.
À ces missions s’ajoutent celles qui s’inscrivent dans le cadre interprofessionnel d’une structure d’exercice coordonné.
Entretiens pharmaceutiques : un rôle à définir
La différenciation entre préparateur et pharmacien concerne aussi la responsabilité. Le premier exerce ses fonctions sous la responsabilité du second. « À l’heure actuelle, le contrôle effectif des actes du préparateur peut être réalisé simplement, de par sa proximité avec le pharmacien, note Bruno Maleine. Si le préparateur réalisait des entretiens pharmaceutiques dans une pièce fermée, il y aurait rupture de ce contrôle ». Selon cette logique – sous réserve d’une évolution réglementaire –, les entretiens courts de la femme enceinte, réalisés au comptoir, sont les seuls qui pourraient faire l’objet d’une délégation.
Par ailleurs, « lorsque le pharmacien est lui-même isolé en entretien, il ne peut s’acquitter du contrôle effectif, reprend Bruno Maleine, qui conseille de mener ces entretiens en dehors des plages d’ouverture, soit entre midi et deux, ou exclusivement en la présence d’un adjoint ». Pour optimiser le dispositif, certaines officines misent sur les échanges au comptoir. « Une bonne partie des entretiens est finalement menée toute l’année, au comptoir, en discutant avec le patient, relate Domitille de Bretagne. Le préparateur lui explique le traitement, identifie les freins, les attentes, et quand il constate qu’un entretien pourrait lui apporter quelque chose en plus, le pharmacien prend le relais avec des questions plus ciblées, sur la base du préquestionnement effectué par le préparateur. Cela crée une sorte de double contrôle. »
Une approche collective
« Tous les membres de l’équipe ont été formés aux nouvelles missions pour avoir le même niveau d’information sur les enjeux et le contenu de l’entretien, afin d’avoir le même discours face au patient et être plus à l’aise dans l’échange au comptoir, raconte Domitille de Bretagne. L’idée était de savoir s’y prendre en face de quelqu’un dans la cible d’âge, qui n’est pas à jour dans ses vaccins par exemple ou qui aurait besoin d’un dépistage. C’est un travail de longue haleine », ajoute la titulaire, qui plébiscite les formations sur l’écoute active. « Formuler des questions ouvertes, laisser parler, reformuler…, c’est très efficace car cela permet vraiment d’identifier les besoins et les attentes du patient au lieu de suivre notre propre idée et de prendre le risque de tomber à côté. »
Les groupements sont souvent des sources d’appui, tout comme la démarche qualité. « Avec la certification ISO 9001, nous utilisons un logiciel de communication interne efficace, rapporte Guillaume Lemaître. Dès qu’un nouvel entretien voit le jour, il est résumé à l’ensemble de l’équipe, avec des verbatims et des mots-clés pour nous faciliter le recrutement. » « Grâce à la démarche qualité, nous faisons des réunions d’équipe, et notamment des jeux de rôles sur les entretiens », corrobore Christine Bihr.
Selon Bruno Maleine, « il y a un retard à l’allumage, car les patients ont rarement entendu parler des entretiens. Les médecins n’en parlent pas encore, c’est donc à l’officine qu’ils doivent être proposés et présentés aux patients. Il faut leur expliquer en quoi ils consistent, comment ils se déroulent, être pédagogue, persuasif… Et statistiquement, au comptoir, le patient se retrouve plus souvent en face d’un préparateur que d’un pharmacien. Il faut donc renforcer ce rôle collaboratif. » En pratique, quand la clientèle est régulière, le recrutement se fait plus naturellement. « Après l’annonce d’un cancer, par exemple, le patient est sidéré ; il a besoin d’être accompagné, et l’équipe, qui le connaît, se sent concernée, échange, et propose un entretien, explique Nathalie Bailly. En cas de prescription d’anticoagulants oraux directs (AOD), le pharmacien déroule quelques questions de pré-entretien au comptoir et, à force de l’entendre, le préparateur s’y met aussi, par mimétisme, avant de proposer l’entretien avec un pharmacien. Un vaccin est prescrit à un quadra ou un quinquagénaire ? On propose de le faire. Et de fil en aiguille, les réflexes s’acquièrent assez vite. »
De la théorie… à la pratique
« Inclure ces méthodes de recrutement dans la formation initiale des préparateurs leur permettrait de proposer des entretiens, aussi naturellement qu’ils répondent à une question sur une pathologie classique », note Bruno Maleine. Pour Nathalie Bailly, qui emploie des apprentis, « les étudiants en Deust sont beaucoup plus sensibles aux nouvelles missions que les titulaires du brevet professionnel (BP), et même formés sur le sujet, en tout cas à Marseille ».
Seul hic, « faute de formation in situ, ils n’ont pas toujours les moyens de mettre en œuvre ce qu’ils apprennent, et alors il n’y a pas de progression », déplore la titulaire. Dans ce cas, les cours restent lettre morte et finissent par être oubliés. « L’officine doit proposer une formation pratique, accompagner l’apprenti pour qu’il puisse faire le lien entre la pratique et sa formation, lui donner du sens, poursuit Nathalie Bailly. Il faudrait créer une formation de maître d’apprentissage qui va dans ce sens. Si l’on se contente de leur faire déballer des cartons, on les fait fuir. En revanche, si l’apprenti sort de la formation en ayant bien intégré les nouvelles missions, il aura envie de s’impliquer ».
Monter en compétence
Élisa Trinanes incarne cette expérience alliant théorie et pratique. À 22 ans, elle prépare le diplôme d’État (DE) de grade licence – 3e année de formation au métier de préparateur en pharmacie hospitalière (PPH) –, en alternance à l’institut Sainte-Catherine, à Avignon (84). « En formation, nous avons des modules de cancérologie, de pharmacie clinique, de conciliation médicamenteuse et d’éducation thérapeutique du patient », explique l’étudiante. Des notions déjà abordées en Deust, mais « je ne me serais pas sentie de réaliser des entretiens à l’issue de ces deux ans », poursuit-elle. En troisième année, la formation va plus loin, et ces missions sont mises en pratique sous ses yeux au sein de l’institut Sainte-Catherine, spécialisé en cancérologie. « Après cette troisième année, s’il était possible pour un préparateur de réaliser des entretiens, je me sentirais prête », assure Élisa Trinanes.
Selon Martine Costedoat, « déployer les nouvelles missions à l’officine nécessite que les titulaires valorisent et optimisent les compétences paramédicales du préparateur, en recrutant plutôt des logisticiens pour le back-office ». Cette approche fait son chemin, Nathalie Bailly a investi dans un robot pour épargner des tâches chronophages à son équipe et la garder davantage au comptoir. En parallèle, « une montée en compétences du préparateur est nécessaire pour soulager le réseau officinal sur le dépistage, le suivi des maladies chroniques, etc., estime David Brousseau. La charge de travail augmente, et souvent, l’officine est en sous-effectif de professionnels qualifiés. Nous demandons une meilleure reconnaissance de notre statut, allant de pair avec un élargissement de nos attributions. Ainsi, on valorise la profession et on favorise l’attractivité du métier ». Le syndicaliste pointe ici la nécessité d’une troisième année, de niveau licence, pour les préparateurs souhaitant s’investir. Le débat est relancé.
Cap sur les entretiens non conventionnels
Les entretiens conventionnels peuvent être une porte d’entrée vers un accompagnement plus complet, mené par un préparateur. « À la suite d’un entretien “femme enceinte”, centré sur l’iatrogénie, mené au comptoir par le pharmacien, un préparateur formé pourrait, par exemple, rebondir sur l’alimentation de la femme enceinte, lui donner des conseils, etc., suggère Martine Costedoat, pharmacienne et directrice générale de Pharma système qualité (PHSQ). Si la clientèle s’y prête, le préparateur peut tout à fait proposer une compétence particulière, source de valeur ajoutée pour l’officine. » C’est ce qu’a fait Amandine Greco, préparatrice à la pharmacie du Val d’Or, à Vallauris (06), qui s’est lancée dans l’accompagnement des mamans, dans la continuité des entretiens « femme enceinte ». Soutien en prévention de la dépression post-partum, démarrage et difficultés potentielles avec l’allaitement… le champ de ses interventions est vaste et cela ravit sa titulaire, Manuela Perrot-Carré. Son action répond à un besoin client et s’avère « un pari sur la fidélisation », assure la titulaire.
À Loriol-du-Comtat (84), « deux de mes préparatrices ont mis en place des entretiens à J-1 et J-10 sur les compléments nutritionnels oraux pour contrer les carences en protéines chez les patients atteints de cancer, dans le cadre d’une expérimentation lancée par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) de PACA », raconte Stéphanie Satger, titulaire. Des interventions qui peuvent s’inscrire dans la continuité des entretiens de chimiothérapie orale. « Les bilans de médication peuvent, quant à eux, donner lieu à des spécialisations et des interventions du préparateur sur la nutrition du sénior, par exemple, reprend Martine Costedoat. Depuis la loi HPST*, la pharmacie peut proposer des services payants non conventionnels, rappelle la pharmacienne. Il faut seulement l’indiquer dans l’officine, en précisant le prix. » Ainsi, « en fonction de leurs goûts, de leurs compétences, les préparateurs doivent être proactifs et formuler des propositions lors de leur entretien annuel, pour se former, se spécialiser, mais aussi anticiper les arrêtés, car leur place évolue », conclut-elle.
* Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.
Et demain, des entretiens pharmaceutiques menés par des préparateurs ?
Si la réalisation des entretiens pharmaceutiques est actuellement réservée aux pharmaciens, la multiplication des tâches, le manque de temps et les difficultés à s’éloigner du comptoir, notamment en l’absence d’adjoints, freinent leur déploiement dans les officines. En 2024, selon l’Assurance maladie, seulement 11 % d’entre elles avaient ainsi réalisé des bilans partagés de médication (BPM), 9 % avaient mené des entretiens auprès de patients chroniques (AVK, asthme ou AOD), et 8 % des entretiens destinés aux patients sous chimiothérapie orale.
Face à ce constat, les préparateurs pourraient-ils s’impliquer davantage ? La Société française de pharmacie clinique (SFPC), qui a mené une réflexion sur le sujet, recommande de les inclure « dans le processus de conciliation médicamenteuse et la conduite d’entretien avec le patient », préalables aux BPM, et dans « la formulation et l’explication de recommandations relatives au bon usage des produits de santé » (« Préconisations pour la contribution des préparateurs en pharmacie aux actions de pharmacie clinique », SFPC, décembre 2022).
Certains titulaires confieraient volontiers à des préparateurs compétents et formés la réalisation d’entretiens « femme enceinte » ou de bilans de prévention. Les actions menées par les préparateurs en pharmacie hospitalière pourraient servir de source d’inspiration.
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