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© Getty Images
Tiers payant contre carte Vitale : usine à gaz ou sécurité renforcée ?
La Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a récemment informé les pharmaciens, par courrier, des modalités d’application de l’avenant 1 à la convention nationale pharmaceutique signé en juillet dernier. L’usage systématique de la carte Vitale – qu’elle soit présentée physiquement ou via son application – est imposé pour l’exécution du tiers payant sur une sélection de médicaments jugés sensibles. Cette décision vise à renforcer la traçabilité des transactions et à lutter contre les détournements.
La carte Vitale, un outil à double fonction
Au-delà d’assurer un paiement rapide, la carte Vitale ouvre l’accès au Dossier médical partagé (DMP). Ce dispositif permet au pharmacien de vérifier la cohérence des traitements avec les pathologies déclarées, contribuant ainsi à limiter les risques d’erreurs médicales et de mésusage. Elle permet également de consulter le dossier pharmaceutique (DP) s’il a été ouvert et de contrôler la liste des médicaments précédemment délivrés.
Les produits concernés par la mesure de la Cnam regroupent notamment des médicaments dont le prix dépasse 300 euros la boîte, ainsi que des traitements à fort risque, tels que les stupéfiants et certains antidiabétiques (parmi lesquels figurent les analogues du GLP-1, les insulines asparte et glargine, ou encore l’association sitagliptine + metformine).
Des contraintes administratives supplémentaires
La réforme s’accompagne de nouvelles exigences. Pour que certaines prescriptions, en particulier celles concernant les analogues du GLP-1, soient prises en charge, il est désormais nécessaire de justifier d’une intolérance à la metformine au moyen d’un formulaire Cerfa, à soumettre dans un délai de trois mois. Cette contrainte risque de complexifier la gestion quotidienne des officines et de pénaliser les patients les plus vulnérables.
Des réactions mitigées sur le terrain
Les professionnels de santé expriment déjà des réserves quant aux répercussions pratiques de ce dispositif. « Par exemple, une personne âgée ou une femme enceinte qui oublie sa carte Vitale risquerait de se voir refuser le tiers payant, malgré des besoins médicaux pressants », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Parallèlement, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, insiste sur la nécessité d’un contrôle renforcé : « Dans les semaines à venir, nous allons travailler en bonne intelligence avec la Cnam pour ne pas arriver à des situations aberrantes ».
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