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© Getty Images
Tramadol et codéine : ces nouvelles règles qui relancent le débat sur l’ordonnance numérique
Un calendrier trop serré, voilà ce que dénoncent les syndicats de pharmaciens. « Nous avions obtenu en novembre 2024 un report de trois mois de cette obligation. Mais cette fois, elle doit entrer en vigueur dans les temps, malgré les points d’ombre qui subsistent sur son application », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Un manque de préparation des officines
Une réunion au ministère de la Santé s’est tenue ce matin pour évoquer ces difficultés. « Pour délivrer les médicaments concernés, les pharmaciens doivent recevoir une ordonnance sécurisée traditionnelle ou une ordonnance numérique. Un certain nombre d’officines n’ont pas encore la possibilité de traiter cette dernière. Elles vont donc devoir orienter le patient vers un confrère », poursuit Philippe Besset. Le syndicaliste pense néanmoins que « la plupart des médecins utiliseront leur carnet d’ordonnances sécurisées traditionnelles. » Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), l’ordonnance numérique peine à se déployer « à cause de certains éditeurs de logiciels qui ne sont pas prêts. » Ce dispositif devait pourtant être généralisé au plus tard le 31 décembre 2024.
Le flou autour des ordonnances renouvelables
Autre motif d’inquiétude : les pharmaciens ne savent toujours pas si les ordonnances renouvelables délivrées avant le 1ᵉʳ mars seront acceptées. « Le ministère nous a dit que ces ordonnances ne seront pas valables et que le patient devra se munir d’une nouvelle prescription. Mais le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) assure que les ordonnances antérieures au 1ᵉʳ mars restent valables. Cela n’a pas de sens. Nous voulons une précision écrite et avant la semaine prochaine », exige Pierre-Olivier Variot.
Des incohérences dans la transmission des ordonnances provenant de l’appel au 15
Le cas des ordonnances issues du service d’accès aux soins (SAS), accessible lorsque le médecin traitant n’est pas disponible en composant le 15, soulève également l’incompréhension des syndicats. « On nous dit que le système de régulation peut envoyer des ordonnances par fax, un moyen de transmission tout sauf sécurisé. Et quand nous suggérons d’utiliser plutôt la messagerie sécurisée de santé, ça ne semble pas les intéresser », affirme le président de l’USPO.
Les bornes de téléconsultation inadaptées
Autre problème soulevé : les bornes de téléconsultation, qui ne sont pas encore équipées pour émettre des ordonnances numériques. « Je trouve ça sidérant. Les services de télémédecine auraient dû être les premiers à implémenter l’ordonnance numérique », s’étonne Philippe Besset.
Une mesure imposée sans concertation
Chez les médecins, cette nouvelle réglementation suscite également de vives critiques. « Si on ne peut qu’adhérer à la nécessaire lutte contre le trafic et contre le mésusage, on peut une fois de plus déplorer une décision prise sans concertation, ni même la moindre communication envers les professionnels de santé concernés. » La Fédération des médecins de France (FMF) s’indigne aussi du cadre réglementaire : « On peut être surpris qu’une obligation d’une telle importance ne soit ni une loi, ni même un décret, ni même un arrêté ministériel, mais une simple décision d’ordre administratif. »
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