[VIDÉO] Biosimilaires : un enjeu aussi majeur que fragile pour l’officine

Publié le 14 février 2025
Par Laurent Lefort
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La contribution des biosimilaires à la maîtrise des dépenses de santé est forte : entre 2010 et 2023, ces traitements auraient permis d’économiser 5,1 milliards d’euros en France. 

Mieux, les projections estiment un potentiel d’économies dépassant 10 milliards d’euros d’ici 2028. L’exemple même du modèle vertueux serait-on tenté de conclure. Sauf que… Un rapport de la société IQVIA pour le laboratoire Sandoz montre que le ciel pourrait virer à l’orage. Pour chasser les nuages noirs, il faudrait déjà réfléchir à un modèle économique spécifiquement adapté. Pour preuve, le développement d’un biosimilaire nécessite 6 à 9 ans et 90 à 200 millions de dollars d’investissements contre 3 ans pour un générique et 250 000 à 25 millions de dollars.
Cette contrainte forte, couplée à une faible rentabilité du marché, à des conditions de fixation des prix peu attractives et à un manque d’incitation pour les industriels et les prescripteurs, entrave le déploiement. Aujourd’hui, 70 % des molécules biologiques dont le brevet expirera d’ici 2028 n’ont pas de version biosimilaire en développement.
Le sujet des biosimilaires ne pourra pas non plus faire l’impasse sur les mesures incitatives, c’est-à-dire le partage des économies réalisées avec les prescripteurs et les officines et la fixation d’objectifs communs pour la prescription et la dispensation.
Exigence d’innovation thérapeutique et impératif de soutenabilité économique forment un équilibre bien fragile. Sans une gouvernance cohérente et une vision à long terme, ce qui pourrait être un levier stratégique pour le système de santé risque de se transformer en un rendez-vous manqué. 

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