Intelligence artificielle : 500 000 professionnels de santé formés en 2025 

© Getty Images

Digitalisation Réservé aux abonnés

Intelligence artificielle : 500 000 professionnels de santé formés en 2025 

Publié le 13 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori
L’intelligence artificielle (IA) s’impose progressivement à la pharmacie. A tel point que, dès la rentrée universitaire 2025-2026, l’IA deviendra un élément clé de la formation des futurs professionnels du médicament.

Lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, le 11 février à Paris, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé que la formation à l’IA sera obligatoire dès le premier cycle des études de santé. « On ne peut pas envisager d’avoir un outil qu’on ne contrôle pas, qu’on ne maîtrise pas. Il faut donc former les soignants, y compris les pharmaciens, pour qu’ils soient à l’aise avec son utilisation », a-t-il insisté.

Le gouvernement prévoit de former 500 000 professionnels de santé en cinq ans, dont les étudiants en pharmacie. Avec un financement de 119 millions d’euros, cette initiative vise à doter ces futurs professionnels des compétences nécessaires pour exploiter pleinement les potentialités de l’IA, que ce soit dans l’analyse des prescriptions, la pharmacovigilance ou le développement de nouveaux traitements.

L’IA au service du pharmacien : applications et enjeux

L’intelligence artificielle offre des perspectives inédites pour la pharmacie d’officine et hospitalière. Grâce aux algorithmes d’analyse de données, elle permet d’optimiser la gestion des stocks, d’améliorer l’identification des interactions médicamenteuses et de personnaliser les traitements. L’IA ne remplacera pas le pharmacien, elle renforcera son rôle premier : le conseil et l’accompagnement des patients.

En officine, ces outils pourraient faciliter la détection des fraudes aux ordonnances, alerter sur les contre-indications et favoriser un meilleur suivi des patients chroniques. À l’hôpital, ils amélioreront la précision des dosages et contribueront à l’élaboration de protocoles thérapeutiques plus efficaces.

Publicité

Des formations adaptées aux nouveaux défis

Plusieurs facultés ont déjà pris les devants en intégrant des modules d’intelligence artificielle dans leurs cursus. L’Université Paris-Saclay propose un diplôme universitaire (DU) « Intelligence artificielle en santé, du médicament au patient », destiné à former les pharmaciens à l’usage des algorithmes dans la recherche et la production de médicaments.

L’Université Paris Cité développe également des formations spécifiques pour sensibiliser les étudiants aux enjeux éthiques et réglementaires liés à l’IA. Avec la réforme annoncée, ces modules deviendront obligatoires dans le premier cycle des études de pharmacie, garantissant ainsi une maîtrise des outils numériques pour les futurs pharmaciens.

Vers une transformation digitale du métier de pharmacien

Une « feuille de route sur l’IA en santé » est en cours d’élaboration pour structurer cette évolution et accélérer l’adoption des nouvelles technologies au sein du système de soins français.