Le sport renforce-t-il vraiment l’immunité ?

Après un effort physique, une hyperleucocytose liée à une augmentation des polynucléaires neutrophiles, des macrophages et des lymphocytes, notamment les cellules natural killer (NK), est en effet observé qui concourt à des modulations positives de l’immunité. En outre, l’activité physique stimule la production d’endorphines, propice à une réponse immunitaire « saine », et diminue le stress chronique qui peut affecter le système immunitaire via la sécrétion de cortisol. Elle aide également au contrôle du poids et de la masse grasse, réduisant ainsi le risque d’inflammation chronique qui peut nuire au bon fonctionnement du système immunitaire. Enfin, le sport favorise un sommeil plus profond et de meilleure qualité, ce qui contribue à abaisser la vulnérabilité aux infections. En revanche, ces bienfaits semblent disparaître en cas d’effort long et intense. Des observations épidémiologiques montrent en effet qu’un exercice intense et prolongé accroît les risques d’infections, en particulier otorhinolaryngologiques, dans les heures ou jours qui suivent. Cette vulnérabilité pourrait être liée à une diminution de la fonction de phagocytose des polynucléaires neutrophiles, de l’activité des cellules NK et de la production d’immunoglobulines A salivaire. D’où l’importance de phases « post-compétition » visant à reposer l’organisme et à limiter l’exposition aux agents pathogènes pour les athlètes de haut niveau !

Sources : « Le sport au service de notre immunité », Sorbonne université, publié le 17 janvier 2024 ; « Le sommeil au chevet de l’immunité », Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 2016.