Études de pharmacie : pourquoi les étudiants veulent renforcer le tutorat

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Études de pharmacie : pourquoi les étudiants veulent renforcer le tutorat

Publié le 11 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Un manque d’information dès le lycée, des inégalités dans l’accès à la formation et une visibilité réduite des débouchés : l’Anepf alerte sur les obstacles à l’orientation des étudiants en pharmacie et propose des solutions pour mieux les accompagner, notamment via un renforcement du tutorat.

Si 51,42 % des étudiants ont choisi pharmacie par intérêt pour les métiers de la santé, la filière souffre d’un déficit de visibilité. Près de 95 % des répondants jugent insuffisante l’information reçue au lycée sur la diversité des débouchés en pharmacie. La réforme des études de santé n’a pas totalement résolu ce problème : seuls 24,83 % des anciens PACES estiment avoir été bien informés sur la pharmacie avant leur entrée.

L’Anepf appelle à une meilleure implication des rectorats et universités pour améliorer l’information des lycéens et propose la centralisation des supports d’orientation sur la plateforme de l’Onisep. Une meilleure communication sur l’ensemble des parcours possibles, au-delà de l’officine, est essentielle pour permettre aux étudiants de faire des choix éclairés.

Tutorats vs prépas privées : une inégalité persistante

Le tutorat universitaire, pourtant conçu pour accompagner tous les étudiants, reste en concurrence avec les prépas privées, souvent perçues comme indispensables à la réussite. Ainsi, 53,24 % des étudiants passés par une prépa privée jugent ce passage incontournable, contre seulement 20,46 % des étudiants ayant opté pour le tutorat.

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Cette disparité soulève un problème d’égalité des chances, les formations privées étant coûteuses et inaccessibles pour une partie des étudiants. L’Anepf plaide pour un soutien renforcé aux tutorats universitaires, avec des financements accrus et une meilleure reconnaissance institutionnelle, afin de garantir à chacun un accès équitable à la formation en pharmacie.

Une orientation encore trop figée

La pharmacie d’officine reste le choix prépondérant (91 % des étudiants s’estiment bien informés sur ce parcours), tandis que les secteurs de l’industrie et de la recherche souffrent d’un manque cruel de visibilité (73,24 % des étudiants se disent mal informés sur la recherche).

Cette tendance s’accentue avec une désaffection pour l’internat (- 11,3 points depuis 2018) et l’industrie (- 7,9 points). L’Anepf insiste sur la nécessité d’une meilleure communication pour préserver l’attractivité de ces parcours et diversifier les choix professionnels des étudiants.

Vers une transformation des études en pharmacie

Face à ces constats, l’Anepf propose plusieurs mesures : renforcer le tutorat universitaire pour offrir une alternative crédible aux prépas privées, améliorer l’information sur les débouchés, valoriser les parcours hors officine et soutenir les étudiants dans leur parcours académique. Ces actions sont essentielles pour mieux accompagner les futurs pharmaciens et répondre aux besoins du système de santé.