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Bon usage du médicament : doit-on oublier la dispensation adaptée ?
Alors que la maîtrise des prescriptions et la lutte contre le gaspillage restent des objectifs majeurs, les pharmaciens s’interrogent sur l’avenir de cette pratique.
Pourquoi le code DAD n’est-il plus facturable depuis le 1 février ?
Les dispositions relatives à la dispensation adaptée ont été supprimées de la Convention nationale entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’Assurance maladie (arrêté du 5 juillet 2024). Expérimentée entre juillet 2020 et juin 2022, cette pratique avait été jugée trop complexe et inadaptée au quotidien officinal. Bien que son application ait été prolongée temporairement, son code de facturation a désormais disparu des logiciels de gestion officinale (LGO).
Quel était l’objectif de la dispensation adaptée ?
La dispensation adaptée permettait aux pharmaciens d’ajuster la quantité de médicaments délivrée en fonction des besoins réels du patient. Ainsi, pour une prescription « Paracétamol 1g, 3 fois par jour pendant un mois », le pharmacien pouvait fournir uniquement le nombre de boîtes nécessaires. L’objectif était de favoriser le bon usage des médicaments, d’améliorer l’observance, de limiter le gaspillage et de réduire les risques iatrogéniques (arrêté du 31 mars 2022).
Une rémunération insuffisante
Cette intervention était rémunérée à hauteur de 0,10 € par ligne de médicament adaptée, avec une redistribution collective d’une part des économies engendrées via la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp). Ce mode de calcul, combiné à une rémunération jugée insuffisante, a conduit à l’abandon du dispositif sous sa forme actuelle.
Un retour annoncé avec l’ordonnance numérique
Si le code DAD disparaît, l’objectif de sobriété médicamenteuse demeure. L’Assurance maladie assure que la dispensation adaptée « n’est pas supprimée mais reportée ». Elle devrait être intégrée au déploiement de l’ordonnance numérique, qui offrira une meilleure traçabilité des prescriptions et des dispensations.
Les syndicats appellent à des négociations rapides
Pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmciens d’officine (USPO), le retard dans le déploiement de l’ordonnance numérique est préjudiciable. Les syndicats demandent l’ouverture immédiate de discussions sur la rémunération des interventions pharmaceutiques. Une fois l’ordonnance numérique pleinement opérationnelle et les données chiffrées de la dispensation mieux remontées, une rémunération plus juste pourra être envisagée.
Un dispositif en mutation
La fin du code DAD ne signifie donc pas l’abandon de la dispensation adaptée, mais son intégration dans un cadre plus moderne. Les pharmaciens devront cependant rester vigilants quant aux futures conditions de mise en œuvre et de rémunération.
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