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Quétiapine : vers la dispensation à l’unité et des préparations magistrales
La quétiapine connaît de « très fortes tensions d’approvisionnement », alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ces ruptures sont dues à un problème de production rencontré par le fabricant grec Pharmathen International, qui couvre 70 % du marché français. « Cet état de fait est gravissime, quand on sait qu’un changement brutal de molécule ou de dosage multiplie par trois le risque de rechute, et par deux le risque d’hospitalisation en psychiatrie », s’alarme Emmanuelle Rémond, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).
Sur la piste de la dispensation à l’unité
Outre les mesures annoncées le 30 janvier par l’ANSM, le ministère de la Santé a convoqué les syndicats et l’Ordre des pharmaciens hier 6 février pour leur exposer des solutions complémentaires à ces ruptures. « La dispensation à l’unité a été évoquée et devrait être obligatoire pour la quétiapine 50 mg. Cette mesure n’est pas utile car cette posologie concerne très peu de mises en place de traitements. Elle n’est pas plus utile pour les dosages de 300 et de 400 mg, car ces boîtes de 30 comprimés sont indiquées pour des posologies d’un comprimé par jour pendant 30 jours », assure Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Cette mesure, optionnelle pour le pharmacien, ne devrait concerner que les indications non prioritaires, « auquel cas nous pourrons délivrer des plaquettes plutôt que des boîtes. Cela implique que le médecin ajoute la mention “fractionnable” dans l’ordonnance, car nous ne connaissons pas l’indication thérapeutique », ajoute Philippe Besset.
Les préparations magistrales bientôt lancées
Mais la piste la plus significative est celle des préparations magistrales. « Les préparations en officine démarreront la semaine prochaine », se félicite le président de la FSPF. Ces médicaments, sous forme de comprimés de 100 et 150 mg, seront à libération immédiate. « Un prix tarifaire est en cours de négociation pour les préparatoires. Les pharmaciens auront également une rémunération avec un tarif de remboursement. Nous en saurons plus la semaine prochaine », ajoute Philippe Besset.
« Cette solution ne pourra hélas pas couvrir tous les besoins des patients. De plus, ces derniers prennent habituellement la forme à libération prolongée du médicament et devront s’habituer à une façon différente de prendre leur traitement », affirme pour sa part Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine.
Plus de 2,8 millions de boîtes de quétiapine sont vendues chaque année en France. La pénurie de ce médicament « essentiel » reflète, pour Emmanuelle Rémond, « des défaillances structurelles. » « Les professionnels de santé et les aidants tirent la sonnette d’alarme depuis des années, sans réponse concrète des autorités. Sans solution rapide, la santé et la stabilité et même la vie de nombreuses personnes sont en danger », assène la présidente de l’Unafam.
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