Aspartame : une pétition réclame son interdiction à l’échelle européenne

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Aspartame : une pétition réclame son interdiction à l’échelle européenne

Publié le 4 février 2025
Par Diane Mottez
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L'édulcorant sucrant controversé revient sur le devant de la scène. À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, ce 4 février, trois associations lancent une pétition, demandant à la Commission européenne l'interdiction de l'aspartame.

La Ligue contre le cancer, l’orgnaisation non gouvernementale de défense des consommateurs Foodwatch et l’application de décryptage de la composition des produits alimentaires et cosmétiques Yuka se mobilisent et diffusent une pétition dans onze pays européens pour « faire pression sur les institutions européennes afin d’interdire cet additif [l’aspartame] et demander aux États membres de l’Union Européenne d’agir » par précaution, peut-on lire dans un communiqué commun.

L’additif E951, code de l’aspartame sur certains étiquetages, n’en finit pas de faire parler de lui. Depuis des dizaines d’années, il fait l’objet de controverses quant à son innocuité. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé cet édulcorant, présent dans 6 000 produits, comme « cancérogène possible ». D’autres études ont noté des risques liés au diabète ou encore d’accouchement prématuré en lien avec la consommation d’aspartame.

Selon Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, il n’y a « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable ».

L’additif avait été réévalué en 2013 par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée d’évaluer les produits sur le marché alimentaire européen, sans être remis en cause. Mais Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka s’inquiètent de « conflits d’intérêts ». En effet, d’après un rapport de Foodwatch sur l’aspartame publié ce mardi, « près des trois quarts des études sur l’aspartame considérées comme fiables par l’EFSA ont été financées ou influencées par l’industrie (agroalimentaire), ce qui remet en cause la crédibilité de l’évaluation des risques, et donc de l’approbation de l’aspartame » par l’institution européenne.

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Fin 2019, ces trois entités de défense des consommateurs et de la santé avaient déjà lancé ensemble une campagne contre les sels de nitrites dans l’alimentation (rappelant leur rôle dans l’apparition de certains cancers digestifs). Elle avait été suivie d’effets chez certains industriels qui avaient modifié leurs recettes.

Ce nouvel appel européen sera-t-il entendu et les consommateurs pourront-ils échapper, demain, à cet additif présent dans les produits « allégés », certains sodas sans sucre, yaourts 0 % ou encore chewing-gums ? 

Avec AFP