Comment la baisse du nombre de pharmacies redessine le paysage officinal

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Comment la baisse du nombre de pharmacies redessine le paysage officinal

Publié le 30 janvier 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Une récente étude de l’Institut d’études de la Longue Vue met en évidence une dynamique préoccupante : la raréfaction des services de santé et son impact sur le réseau officinal.

Entre vieillissement des pharmaciens titulaires, recul du nombre de médecins et baisse d’activité, certaines zones risquent de voir l’accès aux soins de proximité sévèrement compromis. Face à ces tensions croissantes, syndicats et autorités envisagent des mesures correctrices, notamment des dispositifs d’incitation financière et un zonage adapté.

Des disparités selon les territoires

L’analyse territoriale révèle plusieurs tendances majeures :

– Une diminution continue du nombre de pharmacies
En trois ans, le nombre d’officines a reculé de 3,86 % en moyenne. Cette contraction, particulièrement marquée dans certaines zones rurales et périurbaines, accentue les inégalités d’accès aux médicaments et fragilise l’équilibre du réseau officinal.

– Un déficit officinal dans plusieurs régions
Avec une moyenne de 29,9 pharmacies pour 100 000 habitants, certains territoires apparaissent en situation de sous-dotation, notamment en Île-de-France, dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Cette répartition inégale limite les possibilités de recours aux soins de proximité et accentue les disparités territoriales.

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– Une offre médicale en tension
Le maillage officinal est intrinsèquement lié à la présence des professionnels de santé, notamment des prescripteurs. Or, avec 8,25 médecins pour 10 000 habitants, certaines zones souffrent d’un déficit médical structurel, mettant en péril l’activité des officines qui en dépendent économiquement.

– Un vieillissement préoccupant des pharmaciens titulaires
L’analyse démographique montre que 74 % des titulaires ont plus de 55 ans, soulevant la question du renouvellement des générations. De nombreux départs à la retraite sont attendus dans les prochaines années, sans toujours de repreneur identifié, menaçant la continuité de l’offre officinale dans plusieurs territoires.

Ces constats soulignent la nécessité d’une réponse stratégique pour préserver un accès équitable aux soins et aux médicaments. L’enjeu n’est pas seulement conjoncturel, mais bien structurel : sans intervention rapide, le risque est celui d’un affaiblissement durable du maillage officinal et médical, avec des conséquences directes sur la santé publique.