- Accueil ›
- Législation ›
- Dispensation ›
- Analogues du GLP-1 : les points clés du nouveau dispositif

© DR
Analogues du GLP-1 : les points clés du nouveau dispositif
Les syndicats et pharmaciens s’étaient inquiétés, ces derniers jours, du manque d’informations communiquées sur le nouveau dispositif d’accompagnement à la prescription des analogues du GLP-1. Pour l’USPO il s’agissait même d’« un manque de considération aggravant l’insécurité et l’inefficacité du dispositif ». Lors d’une conférence de presse organisée hier, la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) a voulu mettre les choses au clair.
Quels médicaments sont concernés ?
Baptisé « Dispositif d’accompagnement à la prescription », ce nouvel outil concerne pour le moment uniquement les antidiabétiques analogues du GLP-1 remboursés : le sémaglutide (Ozempic), le dulaglutide (Trulicity) et le liraglutide (Victoza) – l’exenatide (Byetta) n’étant plus commercialisé. « Ces médicaments, notamment Ozempic, ont fait l’objet d’incitations au détournement car ils peuvent servir d’amaigrissants. Or ce sont des médicaments innovants très demandés sur le marché mondial et nous voulons être certains que les patients diabétiques qui en ont vraiment besoin puissent en bénéficier », a souligné Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Cnam. « Par ailleurs, Ozempic est un médicament qui a fait l’objet d’un très grand nombre d’ordonnances falsifiées l’an passé. Ce nouveau dispositif freinera ces dérives. »
Les mentions du justificatif
Accessible sur l’espace Amelipro, le dispositif permet, du côté des médecins, de vérifier que le médicament est conforme à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) et aux indications thérapeutiques remboursables. En remplissant un questionnaire rapide, il pourra informer le patient de la prise en charge ou non du traitement par l’Assurance maladie. Il lui remettra un justificatif à présenter au pharmacien.
Pour le pharmacien, deux cas de figure :
– si le patient n’a pas de justificatif ou si le justificatif indique que la prescription est « hors AMM », le médicament sera dispensé mais ne pourra pas être facturé à l’Assurance Maladie.
– si le justificatif mentionne une prescription « dans l’AMM », le pharmacien utilisera le code prestation « PRR » et facturera le médicament à l’Assurance maladie.
Le pharmacien doit pouvoir présenter le justificatif en cas de contrôle. Il sera donc nécessaire de le conserver. Par ailleurs, pour éviter au patient de devoir conserver durablement la version papier du justificatif, le pharmacien est invité à l’enregistrer dans son dossier pharmaceutique et surtout dans le Dossier médical partagé (DMP).
Les modalités d’application
Le dispositif s’applique à tous les patients, qu’ils débutent ou poursuivent un traitement, au moment de l’entrée en vigueur du dispositif.
Le formulaire d’accompagnement est à remplir une seule fois par patient, c’est-à-dire :
– lors de l’instauration du traitement pour les patients qui seront initiés après le 1er février ;
– ou lors du premier renouvellement de traitement après la mise en place du dispositif pour les patients qui sont déjà sous traitement.
Une souplesse de 3 mois (jusqu’au 1er mai) est laissée aux professionnels de santé pour s’approprier le dispositif et donner le temps aux patients de renouveler leur traitement le cas échéant.
Chiffres clés
La Cnam mise sur le prix dissuasif des analogues du GLP-1 pour les patients qui l’utilisent à des fins d’amaigrissement. Le traitement s’élève en effet à plus de 80 euros par mois. « La part de patients considérés comme en mésusage – patients non diabétiques – parmi les consommateurs d’Ozempic est évaluée pour les douze derniers mois à 1,2 %, soit 4 404 patients », précise Marguerite Cazeneuve. « Au total, les dépenses remboursées liées aux analogues de GLP-1 en 2023 s’élèvent à 590 millions d’euros, en progression de 17,8 % par rapport à 2022, et plus concernent particulièrement Trulicity avec une hausse de 19,4 % ainsi qu’Ozempic, + 40,1 % ».
Et après ?
À terme, ce dispositif sera-t-il étendu à d’autres médicaments ? « Les prescripteurs qui ont testé le dispositif sont en effet demandeurs, notamment au sujet d’autres médicaments qui font l’objet d’une pression des patients pour un remboursement par l’Assurance maladie. Nous allons d’abord laisser le temps au dispositif de faire ses preuves. ».
Affaire à suivre donc, mais reste tout de même une question en suspens : des justificatifs frauduleux ne vont-ils pas eux aussi faire leur apparition ?
- Préparations magistrales de quétiapine : à quel prix !
- Arrêt maladie : la Sécu revoit à la baisse ses indemnités journalières à partir du 1er avril
- Les règles de délivrance de Lyrica
- Augmentation de salaire : + 1,8 % pour tous à compter d’aujourd’hui
- Analogues du GLP-1 : les points clés du nouveau dispositif
- Nutrielement : N Lab lance sa gamme sport et bien-être en pharmacie
- Covid-19 : à quand une nomenclature pour tester sur prescription pharmaceutique ?
- Vaccination contre le Covid-19 : le code de facturation n’est pas encore mis à jour
- Tests de dépistage du Covid-19 : les préparateurs ne peuvent plus les réaliser
- Rupture de stock de Iopidine : par quoi le remplacer ?
