Médecins généralistes : les internes appelés à la grève le 29 janvier

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Médecins généralistes : les internes appelés à la grève le 29 janvier

Publié le 29 janvier 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Les internes en médecine générale sont appelés à la grève ce mercredi 29 janvier par l'Isnar-IMG, l'un des trois syndicats représentatifs, afin de réclamer le report de la réforme prolongeant l'internat dès novembre 2026. Jugée « bâclée » et « inapplicable », cette mesure suscite de vives contestations.

Adoptée en 2022, la réforme instaure une quatrième année d’internat en médecine générale (soit une dixième année d’études), dans l’objectif de mieux préparer les futurs médecins à l’exercice libéral et d’encourager leur installation en cabinet, notamment dans les déserts médicaux. Toutefois, l’absence de décrets réglementaires laisse internes et maîtres de stage dans l’incertitude quant aux moyens alloués, aux modalités pédagogiques et aux conditions de rémunération.

Des ressources encore insuffisantes

Les internes déplorent un manque criant de lieux de stage et d’encadrants volontaires. Lors d’un déplacement dans les Hauts-de-Seine, Yannick Neuder, ministre de la Santé, a tenté de rassurer la profession en annonçant la publication des décrets « au printemps », avec une date idéale fixée en avril-mai. Il a également promis une valorisation financière du rôle de maître de stage afin de dynamiser le recrutement. Guillaume Bailly, ancien président du syndicat d’internes Isni, a été missionné pour animer un « comité de suivi » chargé d’assurer la mise en œuvre de la réforme.

Toutefois, selon Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG, dans des villes comme Paris, Tours, Strasbourg ou Dijon, le nombre d’encadrants disponibles reste largement insuffisant. « Aujourd’hui, nous n’avons que la moitié des promesses de recrutement nécessaires », alerte-t-il. Il estime que tous les encadrants devraient être recrutés avant fin 2025 pour assurer la mise en place correcte de la réforme et demande au ministre une « garantie ferme » d’un report en cas d’échec.

Une mobilisation sous tension

Les internes redoutent une réorientation vers l’hôpital, ce qui irait à l’encontre du principe de professionnalisation de cette année supplémentaire. « Ce n’est pas du tout l’objectif de cette année », insiste Bastien Bailleul, qui préconise de maintenir la pression par la grève.

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Les syndicats représentatifs des médecins libéraux ont apporté leur soutien à cette mobilisation. En revanche, l’Anemf et l’Isni, deux autres syndicats d’internes, ont décidé de suspendre leur participation à la grève. Dans un communiqué, ils reconnaissent « des avancées » dans les négociations avec l’exécutif, tout en précisant que la réforme demeurera « sous surveillance ».