L’industrie pharmaceutique soutient ses salariés aidants

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L’industrie pharmaceutique soutient ses salariés aidants

Publié le 27 janvier 2025 | modifié le 28 janvier 2025
Par Christelle Pangrazzi
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L'industrie du médicament en France a officialisé la signature du premier accord de branche visant à accompagner les salariés aidants, une initiative inédite qui engage l'ensemble du secteur à mettre en place des mesures concrètes pour "faciliter le quotidien" de ces employés confrontés à des responsabilités familiales.

L’accord, signé le 9 janvier sous l’égide du syndicat professionnel des entreprises du médicament (Leem), réunit les organisations syndicales représentant 84,86 % des suffrages de la branche, à savoir la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT-FO et l’UNSA.

Un engagement sectoriel pour un enjeu sociétal majeur

En s’engageant dans cette démarche, les entreprises du secteur pharmaceutique reconnaissent la nécessité de soutenir les salariés aidants, dont le nombre est appelé à croître. Selon les données de France Travail, la France compte actuellement entre 8 et 11 millions d’aidants non-professionnels, dont 61 % exercent une activité professionnelle. Une tendance qui, selon les projections, pourrait concerner un salarié sur quatre d’ici 2030.

Des mesures concrètes pour accompagner les salariés

Parmi les dispositions phares de l’accord, les entreprises s’engagent à organiser, au minimum une fois par an, des actions de sensibilisation afin de permettre aux salariés d’identifier leur situation d’aidant via un questionnaire d’auto-évaluation. En outre, la mise en place de groupes de parole est encouragée, tandis que des aménagements temporaires des conditions de travail pourront être envisagés pour les salariés concernés.

Une communication renforcée sur les dispositifs existants, tels que le congé de proche aidant ou le congé de présence parentale, figure également au cœur de cet engagement. Le document insiste sur l’importance de prévenir l’épuisement professionnel, la surcharge mentale et l’isolement des salariés aidants.

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Un suivi et une évaluation rigoureuse des dispositifs

D’ici au 31 décembre 2025, chaque entreprise devra désigner « un référent aidant », interlocuteur privilégié pour les salariés concernés. En parallèle, une évaluation périodique des dispositifs internes sera mise en place, accompagnée d’un bilan annuel quantifiant les demandes formulées et les solutions apportées.

Toutefois, un défi demeure : celui de la définition précise de la notion d’aidant et d’aidé, un enjeu clé pour garantir l’efficacité des mesures adoptées.

Un mouvement d’ampleur au-delà de l’industrie pharmaceutique

L’initiative du Leem s’inscrit dans un contexte plus large d’engagement sociétal. Des entreprises d’autres secteurs, à l’instar de Veolia, Airbus ou Publicis, ont déjà mis en place des dispositifs similaires afin de concilier vie professionnelle et obligations personnelles.

Cet accord constitue une avancée significative vers une meilleure prise en compte des salariés aidants, répondant ainsi à une démographie du travail en pleine mutation et aux impératifs d’une politique sociale plus inclusive.