Avec Michel-Edouard Leclerc, les pharmaciens d’officine en prennent à nouveau pour leur grade

© DR - Michel-Edouard Leclerc C L'Hebdo

Avec Michel-Edouard Leclerc, les pharmaciens d’officine en prennent à nouveau pour leur grade

Publié le 13 janvier 2025
Par Laurent Lefort
Invité samedi 11 janvier 2025 sur le plateau de l’émission C l’hebdo sur France 5, Michel-Edouard Leclerc a réaffirmé son souhait de vendre des autotests et des médicaments. En cassant, au passage, du sucre sur le dos des officinaux. La liste de ses demandes ne s’arrête pas là.

« Alors qu’on voit la grippe et plein de petits virus arriver, je veux qu’on redonne le droit aux grandes surfaces de vendre des autotests. C’est quand même incroyable qu’on ne tire pas les leçons du passé. Un Etat et des pharmaciens qui n’avaient pas su acheter des masques, un Etat et des pharmaciens qui n’avaient des autotests que chers, et on nous en a retiré le droit de les vendre. Je veux vendre des autotests, j’ai le droit de vendre des tests de grossesse, j’ai le droit de vendre des éthylotests, je n’ai pas le droit de vendre les autres, avouez quand même que ce sont des querelles corporatistes », a expliqué Michel-Edouard Leclerc sur le plateau de C l’hebdo, alors qu’il était interrogé sur les négociations commerciales et la hausse des prix. « Aujourd’hui, on parle de déremboursements y compris dans les discussions budgétaires à l’Assemblée nationale, les prix des médicaments augmentent et il y a des besoins en matière d’hygiène et santé, il faut rendre tout cela accessible », a-t-il poursuivi.

Une section ordinale à créer ?

Pour contrer son argumentaire étiré année après année, Michel-Edouard Leclerc a trouvé sur son chemin un soutien inattendu pour les officinaux. « Vous faites un lobbying absolument farouche. Les seuls commerces qui restent dans les centres-villes en France ce sont les pharmacies, donc votre but c’est de leur prendre ce sur quoi ils font de la marge, c’est-à-dire les médicaments sans ordonnance, les autotests comme ça, on peut être sûr que vraiment il n’y aura plus rien dans les centres-villes, c’est formidable. Heureusement, les pouvoirs publics tiennent sur ce sujet-là », lui a rétorqué la journaliste Natacha Polony.

Habitué à ferrailler, Michel-Edouard Leclerc a à peine laissé transparaître une légère crispation sur son visage avant de répondre : « Je vous ferais remarquer que je n’ai toujours pas le droit de vendre des médicaments et que pour autant, depuis 40 ans le nombre de pharmacies diminue et notamment dans les zones rurales, donc ce n’est pas la faute de Leclerc. » Rappelons qu’en octobre 2024, le groupe E. Leclerc avait publié un sondage dans lequel 15 % des personnes interrogées estimaient que les pharmacies étaient trop éloignées de leur domicile…

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Dans la liste de ses envies, le président du groupe E. Leclerc n’a pas manqué de revenir sur l’une de ses marottes : « Je voudrais que l’on crée à l’Ordre une section des pharmaciens de la grande distribution pour pouvoir faire en sorte que nos docteurs en pharmacie aient le même statut que ceux qui sont en officine. »