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Les thérapies ciblées toujours à l’honneur au congrès de l’ASCO

Publié le 9 juin 2018
Par Yolande Gauthier
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Le gratin de la cancérologie s’est réuni à Chicago du 1er au 5 juin pour le congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Au menu de cette édition : les thérapies ciblées, toujours en plein essor. Le programme Acsé crizotinib lancé par l’Institut national du cancer (INCa) en 2013 a permis de confirmer l’intérêt de la molécule dans les tumeurs avec mutations d’ALK, de MET ou translocation de ROS1. Indiqué dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules avec altération du gène ALK, le crizotinib (Xalkori) s’est aussi montré efficace dans certains lymphomes anaplasiques, sarcomes inflammatoires ou cancers de l’œsophage et de l’estomac. Le programme Acsé a en outre montré que la recherche des portraits moléculaires des patients était réalisable à l’échelle nationale. Dans une autre étude, cette fois américaine, des patients ayant épuisé toutes les options thérapeutiques recommandées pour leur cancer digestif, gynécologique, du sein, de la peau ou du poumon, ont reçu une thérapie ciblée en fonction de l’anomalie génétique identifiée dans leur tumeur. Ceci a permis de doubler le taux de survie à 3 ans. Les voies moléculaires de MEK/RAF et de RET sont celles pour lesquelles les taux de réponse ont été les plus élevés.

Le ciblage moléculaire n’a pas seulement un intérêt pour le choix d’un médicament. Il pourrait aussi permettre de s’en affranchir. Un test évaluant une signature génomique basée sur l’expression de 21 gènes permet d’éviter une chimiothérapie adjuvante et de ne donner qu’une hormonothérapie chez près de 7 femmes sur 10, en cas de cancer du sein de stade précoce sans extension ganglionnaire, positif pour les récepteurs hormonaux et négatif pour HER2. « Ces cancers sont prêts pour des stratégies de désescalade visant à réduire l’utilisation de la chimiothérapie », a souligné la chercheuse Lisa Carey (université de Caroline du Nord). Une bonne nouvelle pour les patientes, même s’il reste encore à mettre au point des tests similaires pour les cancers du sein HER2 positifs ou triple négatifs. L’année prochaine, peut-être… §

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