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© Tique - DR
Borréliose de Lyme : les recommandations de la discorde
A défaut d’un consensus d’experts sur la prise en charge de la borréliose de Lyme, ce ne sont que les recommandations de bonnes pratiques pour la borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques de la Haute Autorité de santé (HAS) qui ont été dévoilées ce mercredi 20 juin 2018. Elles sont à considérer comme « un préambule », dixit Agnès Buzyn, avant la validation définitive du tant attendu Plan national de diagnostic et de soins de la maladie de Lyme (PNDS), reporté à la mi-juillet. Une manière politiquement correcte de minimiser les discordes entre les acteurs (HAS, sociétés savantes et associations de patients) ? Toujours est-il que la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) refuse de valider ces recommandations, sur lesquelles elle a pourtant travaillé. Motifs ? Manque de précision et précipitation sur cette version.
Quoiqu’il en soit, des recommandations étaient attendues. Tant par les patients en errance diagnostique pour bénéficier d’une prise en charge adaptée, que par les médecins à la recherche de recommandations sur lesquelles s’appuyer. Et celles-ci, si elles ne sont pas « parfaites », comme le reconnaît la HAS, constituent une avancée : pour la première fois apparaît la notion de Symptomatologie/Syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique (SPPT), définie par :
– une piqûre de tique possible ;
– une triade clinique associant plusieurs fois par semaine, depuis plus de 6 mois, un syndrome polyalgique, une fatigue persistante avec réduction des capacités physiques et des plaintes cognitives ;
– un antécédent ou pas d’érythème migrant.
Apportant peut-être une réponse à l’interrogation de nombreux patients présentant des signes polymorphes persistants et non expliqués, le SPPT n’est établi qu’après diagnostic différentiel, confirmé par un test antibiotique d’exclusion sur 28 jours (doxycycline à 200 mg/jour en première intention) pratiqué même si les tests sérologiques sont négatifs.
Consciente des limites de son texte en raison des incertitudes scientifiques, la HAS préconise la création de centres spécialisés dans les maladies vectorielles à tiques.
Enfin, la HAS entend suivre les évolutions de la recherche et devrait établir un bilan avec tous les acteurs tous les 6 mois, puis des mises à jours des recommandations au moins tous les 2 ans.
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