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- Homéobnubilés

Voilà qui vire à la chronicité. En mars dernier, l’homéopathie se retrouvait sous le feu d’une tribune de 124 professionnels de santé dénonçant le recours aux médecines alternatives. Granules et globules pouvaient encore compter sur une ministre de la Santé bienveillante à leur égard : utiles pour éviter le recours à des médicaments plus toxiques, donc pas de remise en cause de la prise en charge. Pourtant, quelques semaines plus tard, les propos, tout aussi ministériels dans la forme, se montrent plus tranchants sur le fond : « L’homéopathie a-t-elle vocation à être payée par l’argent commun alors que c’est un choix sociétal ? Aujourd’hui, il n’y a plus aucun pays européen qui la rembourse. La France pourrait suivre, sauf si l’évaluation apporte la preuve que ces médicaments sont efficaces. » Si les sociétés savantes et les tutelles ne valident pas le fondement scientifique ou le service rendu, « comment voulez-vous que nous n’en tirions pas les conclusions qui s’imposent », embraye l’ordre des médecins. Laissons les débats scientifiques nourrir les guerres intestines entre chapelles médicales et restons pragmatiques sur la prise en charge. Peut-on espérer des économies substantielles avec des remboursements d’environ 130 millions par an ? Non. Que ces querelles médiatico-épidermiques n’occultent pas un sujet d’une toute autre ampleur. A l’heure où nous bouclons ce numéro, huit organisations de patients et de médecins se fendent d’un livre blanc pour dénoncer l’inflation – et le mot est faible – des prix des produits innovants. En posant LA bonne question : que vaut un médicament que personne ne peut acheter ? Homéopathie versus produits innovants, les deux sujets ne sont ni nouveaux ni comparables, pourtant il paraît là assez naturel de les mettre en perspective.
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