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Voulez-vous une autre part de désert ?

Publié le 17 février 2024
Par Yves Rivoal
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En moyenne, les officines se reprennent à 70 % du chiffre d’affaires. « Or, même bradées à 1 € certaines pharmacies rurales ne trouvent pas de repreneur », se lamente Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Depuis quelques mois, le phénomène a pris une ampleur inégalée au point de remettre en cause un maillage de proximité salué jusqu’ici comme vertueux. « Les solutions proposées par les pouvoirs publics (autoriser les succursales ou permettre de nouvelles ouvertures dans les communes de 2 500 habitants) sont des leurres, estime-t-il. Il conviendrait davantage de soutenir les pharmacies en difficulté dans les villages en favorisant la mise en place d’honoraires particuliers ou en considérant comme “zones franches”, des aires sans médecin généraliste. J’ai eu l’occasion de spécifier notre position à la conseillère du président de la République. La question du modèle économique des officines rurales doit être prise en compte dans la convention. Elle fait d’ailleurs partie de notre arsenal de demandes dans le cadre de la négociation conventionnelle en cours. » Si les jeunes pharmaciens manifestent toujours l’envie de travailler en zone rurale, l’intérêt pour la profession semble néanmoins s’émousser : depuis deux ans, plus de 1 400 places sont restées vacantes sur les bancs de la fac. A terme, le risque de déserts pharmaceutiques est réel. Et inquiétant.

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