Rétro 2024 : l’ordonnance numérique déployée en 2025 ?

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Rétro 2024 : l’ordonnance numérique déployée en 2025 ?

Publié le 4 janvier 2025 | modifié le 15 janvier 2025
Par Muriel Pulicani
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Le recours à l’ordonnance numérique devient obligatoire en 2025. Cependant, nombre de prescripteurs (hôpitaux et services de téléconsultation) ne l’utilisent pas encore. Et plus d’une officine sur quatre n’est pas équipée en lecteur de QR code.

Que s’est-il passé ?

L’ordonnance numérique, dont le déploiement a été lancé en 2022, doit être adoptée par l’ensemble des professionnels de santé à partir du 1er janvier 2025. Le compte n’y est pas. Du côté des médecins, seules « 4 % des ordonnances rédigées à l’heure actuelle » sont dématérialisées, selon les estimations de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) arrêtées en juin dernier. Ils ont émis 2,2 millions de e-prescriptions par mois entre décembre 2023 et mai 2024, selon l’Assurance maladie. Surtout, la plupart des hôpitaux, les principaux prescripteurs de médicaments onéreux, n’utilisent toujours pas ce dispositif. Il en va de même pour les services de téléconsultation. Du côté des officines, entre 5 000 et 7 000 ne disposeraient pas de lecteur de QR code.

L’e-ordonnance offre de « nombreux avantages : échanges facilités entre professionnels de santé, authenticité de la prescription garantie, accès simplifié aux ordonnances et fiabilisées par l’utilisation systématique de logiciels d’aide à la prescription, permettant de renforcer la lutte contre l’iatrogénie », argue l’assurance maladie sur son site Internet.

Dates clés

  • 1er décembre : l’ordonnance sécurisée numérique devra être mise en place pour la prescription et la délivrance de médicaments à base de tramadol ou de codéine. Un moratoire a été demandé par les syndicats.
  • 31 décembre : l’obligation d’utiliser l’ordonnance numérique s’applique à tous les médecins et pharmaciens.

Ça change quoi pour les pharmaciens ?

L’e-prescription n’a « pas d’impact sur l’activité du pharmacien », affirme l’Assurance maladie. En plus de « faciliter les échanges entre le médecin et le pharmacien et de limiter le risque d’être confronté à de fausses ordonnances », elle « simplifie le circuit de traitement des pièces justificatives : l’ordonnance numérique transmise directement depuis votre logiciel de gestion d’officine vaut pièce justificative pour l’assurance maladie (…). En parallèle, les pharmaciens continuent à utiliser Scor (scannérisation des ordonnances) pour les prescriptions sans QR code ».

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Tramadol et codéine : un moratoire sur l’ordonnance numérique

Afin de limiter les risques de mésusage et de dépendance au tramadol et à la codéine, ainsi que l’émission de fausses ordonnances, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait initialement décidé qu’à partir du 1er décembre, leur prescription devrait être faite sur une ordonnance sécurisée, précisant en toutes lettres le dosage, la posologie et la durée du traitement. Si le caractère sécurisé de l’ordonnance sur papier est éprouvé, ce n’est pas le cas pour l’ordonnance numérique. En effet, le QR code est facilement duplicable et 5 000 à 7 000 officines ne sont pas équipées de scanner en permettant la lecture. Le moratoire demandé par les syndicats a été accepté et la mise en œuvre de cette mesure est différée au 1er mars 2025.