Ordonnance numérique : 5 grands changements pour les pharmaciens en 2025

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Ordonnance numérique : 5 grands changements pour les pharmaciens en 2025

Publié le 30 décembre 2024 | modifié le 31 décembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
L'ordonnance numérique, qui deviendra obligatoire au 31 décembre 2024, marque un tournant majeur dans l’évolution des pratiques pharmaceutiques. Pour les officines, ce changement soulève à la fois des défis techniques, organisationnels et légaux. Voici cinq grandes transformations à anticiper dès 2025.

1. Une gestion plus fluide des prescriptions

La dématérialisation des prescriptions va considérablement simplifier l’activité quotidienne des pharmaciens. En 2025, ceux-ci auront accès directement aux prescriptions via un QR code, ce qui élimine le besoin de scanner et d’envoyer des ordonnances papier. Ce système procure plusieurs avantages :

– une consultation rapide et sécurisée des informations de prescription, directement dans leur logiciel.

– une gestion des traitements simplifiée, avec des données actualisées en temps réel.

– Une réduction significative du risque de fraude, car l’ordonnance numérique est intrinsèquement sécurisée.

Ce passage au numérique vise à moderniser la chaîne de dispensation, mais aussi à renforcer la sécurité des pratiques, en rendant les prescriptions moins vulnérables aux erreurs humaines et aux falsifications.

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2. Des obligations légales renforcées

Les pharmaciens devront désormais s’adapter à des exigences légales renforcées, notamment en matière de gestion des données de santé :

– remise d’un exemplaire papier. Bien que la prescription soit dématérialisée, le patient recevra un document papier, sauf s’il choisit de recevoir uniquement une version numérique ;

– confidentialité des données. Les pharmaciens devront garantir la confidentialité des informations relatives aux prescriptions. Ces informations ne pourront être partagées uniquement avec des professionnels autorisés, dans le strict respect de la réglementation sur la confidentialité des données de santé ;

– traçabilité des prescriptions. Chaque ordonnance numérique sera intégrée dans le Dossier médical partagé (DMP) du patient, garantissant ainsi une continuité des soins et un suivi précis des traitements. 

3. Un moratoire pour le tramadol et la codéine

Face à des défis techniques spécifiques rencontrés par certaines officines, un moratoire a été instauré concernant la prescription sécurisée de certains médicaments comme le tramadol et la codéine. Ce moratoire, reporte l’application de l’obligation de sécurisation des prescriptions pour ces substances jusqu’au 1er mars 2025. Il permet ainsi aux pharmaciens de se préparer correctement à ce changement. Cette période transitoire est un élément clé pour éviter toute rupture de service, en assurant que les officines soient prêtes à gérer les prescriptions numériques sécurisées pour ces médicaments sensibles.

4. Mise à jour technique indispensable

L’adoption de l’ordonnance numérique exige des mises à jour importantes des logiciels de gestion des officines. À ce jour, environ 5 000 officines n’ont pas encore effectué ces mises à jour nécessaires pour pouvoir scanner et exécuter correctement les ordonnances numériques. La mise à niveau de l’équipement est donc une étape incontournable pour assurer la conformité avec la réglementation et garantir une gestion optimale des prescriptions. Les pharmaciens devront donc veiller à ce que leurs outils soient à jour et compatibles avec les nouvelles exigences de la e-prescription, sous peine de ne pas pouvoir dispenser les médicaments prescrits de manière conforme.

5. Une communication renforcée avec l’Assurance maladie

L’ordonnance numérique permet une transmission directe des prescriptions à l’Assurance maladie, éliminant ainsi la nécessité de scanner et d’envoyer manuellement les ordonnances. Cette évolution présente plusieurs avantages :

– une réduction de la charge administrative pour les pharmaciens, qui n’auront plus à traiter ces documents de manière manuelle ;

– un suivi en temps réel des prescriptions et de leur dispensation, grâce à une meilleure traçabilité ;

– une communication plus fluide entre les différents acteurs de santé, facilitant la coordination des soins.

Les pharmaciens devront s’adapter à ce nouveau flux de données, en garantissant l’intégrité et la sécurité des informations partagées, conformément aux exigences légales en matière de confidentialité.