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Rétro 2024 : réforme du troisième cycle, un jour peut-être pas si lointain
Que s’est-il passé en 2024 ?
À vrai dire, pas grand-chose. Si les diplômes d’études spécialisés (DES) longs en pharmacie hospitalière et en biologie médicale ont bien été mis en place, du côté des DES courts, toujours rien à l’horizon. L’instabilité politique a mis à l’arrêt les discussions avec le ministère de la Santé, pourtant favorable à la réforme du troisième cycle. La refonte des cursus doit permettre une meilleure reconnaissance des filières industrie et officine ainsi qu’une revalorisation du statut des étudiants, qui seraient ainsi mieux rémunérés pendant leurs stages. Une nécessité dans un contexte où la filière pharmacie peine à recruter : depuis 2021, plus de 1 800 places sont restées vacantes en deuxième année.
Verbatims
« Nous souffrons d’un enseignement trop peu formateur, qui ne nous prépare pas suffisamment à notre vie professionnelle. La réforme vise à améliorer notre formation en privilégiant une approche par compétences plutôt que par connaissances : plus le contenu sera pertinent, plus il suscitera l’intérêt des étudiants. C’est également un enjeu de bien-être étudiant et de santé publique. »
Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf)
Dates clés
- 30 mai 2024 : les discussions avec le ministère de la Santé sont à l’arrêt alors qu’un accord était en passe d’être signé. Pharmaciens et étudiants appellent à la grève pour insister notamment sur « l’urgence » à réformer les études de pharmacie.
- 7 novembre 2024 : la conférence des doyens de pharmacie est reçue par les conseillers du ministère de la Santé afin de « réactiver la R3C et de rappeler les engagements pris au printemps ». Mais, avec un changement de gouvernement et le projet de loi de finances en cours, aucun arbitrage définitif n’a été pris. Une nouvelle réunion regroupant toutes les parties prenantes devrait être organisée d’ici à la fin de l’année.
- 25 novembre 2024 : Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins annonce pendant la Journée de l’Ordre national des pharmaciens une mise en place de la R3C à la rentrée 2025. Elle évoque 2 stages de 6 mois pour les étudiants en 6e année, une réévaluation de l’indemnité de stage et la mise en place d’indemnités de transport.
Quelles conséquences pour les pharmaciens ?
La profession pharmaceutique risque-t-elle de connaître l’émergence de « déserts pharmaceutiques » dans les années à venir, en raison de la faible attractivité de ses métiers ? Les pharmaciens titulaires sont déjà confrontés à des difficultés croissantes pour recruter des adjoints, ce qui entrave leur capacité à remplir efficacement les nouvelles missions qui leur sont confiées. Dans ce contexte, il devient de plus en plus ardu pour les titulaires de gérer simultanément les multiples enjeux auxquels ils doivent faire face.
« L’officine doit devenir une filière à part entière »
Vincent Lisowski, président de la Conférence des doyens de pharmacie, plaide pour une réforme en profondeur des études pharmaceutiques, essentielle pour renforcer l’attractivité d’une profession en pleine mutation. Le point en trois questions.
Pourquoi la réforme du troisième cycle prend-elle autant de temps ? La réforme du troisième cycle a pu être menée pour la biologie médicale et la pharmacie hospitalière dès 2019 mais les deux autres DES, courts, sont plus disruptifs et donc plus complexes à assimiler. Si, en 2022, Olivier Véran, alors ministre de la Santé, a acté la réforme, au même moment, les services de l’État ont été affectés par d’autres réformes, notamment en médecine. À tout ceci, il faut ajouter les négociations qui se tiennent depuis deux ans autour de la R3C, notamment sur la revalorisation du salaire des étudiants, les indemnités à prévoir si les étudiants se rendent en stage dans des zones sous-denses, la mise en place d’une approche par compétences, la création d’un statut de maître de stage des universités… Tout cela a un coût.
La réforme peut-elle jouer sur l’attractivité de la filière ? C’est en tout cas l’un de nos arguments pour l’officine : qu’elle devienne une filière à part entière, qu’il y ait une vraie spécialisation avec des compétences propres. C’est un paramètre d’attractivité, on en est persuadé.
Si elle devait s’appliquer en 2025, quels étudiants seraient concernés par la R3C ? Ceux qui sont actuellement en cinquième année bénéficieront de la réforme. Mais cela aura aussi des répercussions pour les étudiants qui sont actuellement en quatrième année. C’est toute une logique qu’il faudra gérer au sein des universités. On risque d’avoir une difficulté transitoire pour la mise en place de cette sixième année. Nous devons impérativement démarrer tout ce travail dès janvier dans les universités si nous voulons être prêts pour la rentrée 2025.
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