François Bayrou nommé Premier ministre : de l’urgence d’un PLFSS pour 2025

Dans un communiqué laconique, la présidence a annoncé : « Le président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l’a chargé de former un gouvernement. » Neuf jours après la chute de Michel Barnier, renversé par un vote historique des députés à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a donc fait son choix. La décision, officialisée ce vendredi 13 décembre par l’Élysée, marque un moment clé pour un exécutif confronté à un Parlement fragmenté et à des défis budgétaires pressants.

Une nomination après des consultations tendues

Avant de trancher, Emmanuel Macron a mené une série de consultations avec les principales formations politiques représentées à l’Assemblée nationale, à l’exception notable de La France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN). Si le président avait promis de désigner le nouveau chef du gouvernement dans un délai de 48 heures après le 10 décembre, l’annonce a finalement été décalée, témoignant des difficultés à trouver un consensus dans un paysage politique éclaté.

Éviter le spectre du 49.3 et des motions de censure

Le défi est clair pour François Bayrou : bâtir une majorité parlementaire susceptible de soutenir le gouvernement, notamment sur le vote crucial du budget 2025. L’objectif est d’éviter l’activation de l’article 49.3 de la Constitution, une procédure qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote, mais en engageant sa responsabilité. Ce mécanisme, souvent perçu comme un dernier recours, donne aux oppositions l’occasion de déposer une motion de censure. Si celle-ci est adoptée, le Premier ministre serait alors renversé, plongeant une fois de plus l’exécutif dans l’impasse.

Le défi du budget 2025

La priorité immédiate pour le nouveau locataire de Matignon sera de proposer un budget de l’État et de la sécurité sociale pour 2025, alors que le pays fonctionne actuellement grâce à une loi spéciale permettant la reconduction temporaire des crédits budgétaires.

La composition de son gouvernement, attendue dans les prochains jours, sera un premier test pour mesurer sa capacité à fédérer des soutiens au sein d’un Parlement sans majorité stable. Une épreuve de taille pour François Bayrou, chargé d’incarner une nouvelle dynamique dans un contexte politique et économique sous haute tension.