Quels sont les médicaments à écarter selon la revue Prescrire ?

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Quels sont les médicaments à écarter selon la revue Prescrire ?

Publié le 13 décembre 2024
Par Yolande Gauthier
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La revue Prescrire a publié, pour la treizième année consécutive, son bilan des médicaments « plus dangereux qu’utiles » qu’elle conseille d’écarter des soins dans toutes leurs indications autorisées en France ou en Europe. Petit tour d'horizon.

En cette fin d’année 2024, ce sont donc 106 médicaments – un de plus qu’en 2023 – qui sont classés sur liste noire. 88 d’entre eux sont commercialisés en France. Au rang des « classiques » molécules pointées par la revue figurent notamment l’olmésartan (Alteis, Olmetec), la trimétazidine (Vastarel), la méquitazine (Primpéran), la métopimazine (Vogalène), les anti-inflammatoires non sétroïdiens hors ibuprofène et naproxène, ou encore les argiles médicamenteuses, les antitussifs bromhexine, oxomémazine et pentoxyvérine, ainsi que les décongestionnants par voie nasale ou orale à présent tous soumis à prescription médicale.

Les nouveautés

La fenfluramine amphétaminique, commercialisée en tant qu’anorexigène sous le nom de Ponderal et retirée du marché mondial à la fin des années 1990  en raison des ses graves effets indésirables cardiaques, réapparaît dans la liste de Prescrire. Fintepla, avait été déjà écarté en 2021 dans le syndrome de Dravet, avant d’être retiré du bilan de Prescrire en décembre 2023 pour une évaluation dans une nouvelle indication, le syndrome de Lennox Gastaut. Le résultat étant toujours en défaveur de ce médicament, il est de nouveau épinglé par la revue.

Une autre molécule, la réboxétine inhibitrice de la recapture de la noradrénaline et plus faiblement de la sérotonine (Edronax, non commercialisé en France) est également inscrite sur la liste du fait de sa plus faible efficacité antidépressive et de ses nombreux effets indésirables atropiniques.

Un retrait

Pescrire retire de son bilan l’ullipristal dosé à 5 mg (Esmya), indiqué dans le traitement des fibromyomes utérins. Son autorisation de mise sur le marché a été retirée au niveau européen au printemps… 2020.

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Le phloroglucinol remis en question

« Fin 2024, l’évaluation du phloroglucinol reste indigente », alerte la revue. Qui estime ne rien attendre « au-delà de l’efficacité d’un placebo » de ce médicament (Spasfon) autorisé seulement en France et en Italie.  « Chez les femmes enceintes et ou qui poirraient le devenir, il est à écarter quelle que soit la situation clinique. Il est prudent de déconseiller sa prise en automédication, banalisée en France », assène Prescrire. De quoi en faire un futur candidat à la liste noire l’année prochaine.