Pseudoéphédrine : que vont devenir les stocks des pharmaciens ?

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Pseudoéphédrine : que vont devenir les stocks des pharmaciens ?

Publié le 12 décembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Depuis le mercredi 11 décembre, les produits contenant de la pseudoéphédrine ne peuvent être délivrés que sur ordonnance, suite à une décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Une mesure qui, si elle vise à protéger la santé publique, entraîne une chute attendue des ventes en pharmacie. Mais une autre question se pose : que vont devenir les stocks restants ?

L’ANSM, après avoir pris la décision d’inscrire la pseudoéphédrine par voie orale sur la liste des médicaments soumis à prescription obligatoire, n’a pas donné d’instructions claires quant au sort des stocks déjà présents dans les officines. Un mois avant cette décision, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avaient conseillé à leurs adhérents de limiter les commandes auprès des fabricants, afin d’anticiper la baisse des ventes.

Désormais listée et entachée d’une réputation de dangerosité, la pseudoéphédrine sera vraisemblablement peu prescrite  par les médecins, une situation susceptible de compromettre l’écoulement des stocks dormants dans les officines.

Aucune obligation pour les industriels

Aucun texte n’oblige les industriels à récupérer les stocks des pharmaciens. « À ce stade, la seule option pour forcer les fabricants à reprendre les  invendus serait une demande explicite de l’ANSM, accompagnée de la mention « liste 1 » sur les boîtes de médicaments », précise Guillaume Racle, élu au bureau national de l’USPO.

Des anticipations industrielles

Certains acteurs du secteur, comme le laboratoire Urgo, ont déjà pris des mesures préventives. Selon nos sources, il aurait recommandé à ses distributeurs de constituer des stocks de médicaments de sa gamme ne contenant pas de pseudoéphédrine, anticipant un basculement des ventes vers ces produits. Si cette stratégie proactive pourrait permettre à certains de limiter les pertes, la situation demeure difficile à maîtriser pour les pharmaciens.

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