Pseudoéphédrine : comment les patients pourraient contourner la décision de l’ANSM

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Pseudoéphédrine : comment les patients pourraient contourner la décision de l’ANSM

Publié le 11 décembre 2024 | modifié le 12 décembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Hier, la décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de soumettre la pseudoéphédrine à une prescription médicale obligatoire a provoqué un afflux de patients dans les pharmacies. Leur objectif : stocker.

La pseudoéphédrine par voie orale est listée dès aujourd’hui 11 décembre. Ils sont nombreux les patients qui ont tenté hier, 10 décembre, d’acheter plusieurs boîtes de ce médicament antirhume juste avant que les conditions d’obtention ne se durcissent. « J’ai dû refuser des clients qui voulaient jusqu’à six boîtes de médicaments », confie Guillaume Racle, membre du bureau national de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Cette ruée sur les médicaments contenant de la pseudoéphédrine montre que la décision de l’ANSM suscite une certaine inquiétude auprès de certains patients-clients.

Un risque de contournement par l’étranger

Avec cette nouvelle réglementation, la France devient le seul pays européen à exiger une prescription médicale pour obtenir des médicaments contenant de la pseudoéphédrine. Cette situation pourrait inciter certains patients à chercher des alternatives en dehors du territoire national. « Les patients pourront facilement s’approvisionner dans les pays frontaliers ou commander ces produits sur internet », prévient Alain Grollaud, président de Fédergy, la chambre syndicale des groupements et enseignes.

Une baisse déjà amorcée des ventes

Malgré l’engouement observé hier, les ventes de pseudoéphédrine avaient déjà fortement diminué ces dernières années. Selon les chiffres de l’ANSM, la consommation annuelle est passée de 10 millions de boîtes en 2016 à 4 millions ces dernières années, notamment grâce aux recommandations émises en 2022.

Un débat qui ne fait que commencer

La décision de l’ANSM pourrait relancer le débat sur la gestion des médicaments en libre accès en France et sur l’harmonisation des pratiques à l’échelle européenne.

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