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L’immunothérapie a le vent en poupe
Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne du médicament (EMA) vient de rendre un avis favorable pour deux immunothérapies anticancéreuses CAR-T (chimeric antigen receptors–T) : Kymriah (tisagenlecleucel), dans certains cas de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) à cellules B et de lymphome diffus à grandes cellules B ; et Yescarta (axicabtagene ciloleucel), dans le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) en rechute ou réfractaire et le lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGB). Dans ces deux traitements, des lymphocytes T sont prélevés dans le sang du patient puis sont génétiquement modifiés en laboratoire pour exprimer à leur surface des récepteurs spécifiques. Ceux-ci permettront de repérer des antigènes présents sur les cellules tumorales et d’apporter des protéines de costimulation de la réponse immune, aboutissant à la destruction ciblée des cellules cancéreuses. Mais ces organismes génétiquement modifiés impliquent également de nouveaux défis réglementaires et scientifiques, notamment en raison de leur prix très élevé (plusieurs centaines de milliers d’euros par injection) et du suivi à long terme des patients. A court terme, le syndrome de relargage des cytokines avec fièvre, hypotension, hypoxie, arythmie cardiaque… et une atteinte neurologique (encéphalopathie, maux de tête, anxiété, épilepsie) sont les effets indésirables les plus problématiques.
Le développement d’autres médicaments d’immunothérapie spécifique, les inhibiteurs de points de contrôle, connaît également un grand essor. Cinq thérapies sont actuellement commercialisées : ipilimumab / Yervoy (anti-CTLA-4), nivolumab / Opdivo, ainsi que pembrolizumab / Keytruda (anti-PD-1). Et plus récemment : avelumab / Bavencio et atezolizumab / Tecentriq (anti-PD-L1). Ces médicaments ont, en particulier, bouleversé les stratégies thérapeutiques dans le mélanome avancé, le cancer bronchique non à petites cellules métastatique (CPNPC), et le carcinome rénal avancé. Administrés par voie intraveineuse, ces inhibiteurs de checkpoints exposent à des effets indésirables d’origine immunologique (pathologies cutanées, dysfonctionnements endocriniens, toxicité cardiaque) potentiellement graves, parfois imprévisibles, qui nécessitent des mesures de prévention, de suivi et de gestion différentes des traitements classiques de chimiothérapie. A tel point que l’Institut national du cancer, dans son rapport « Les immunothérapies spécifiques dans le traitement des cancers », publié en mai dernier, a annoncé développer une recommandation destinée à la prévention et à la gestion des effets indésirables des inhibiteurs de points de contrôle.§

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