Dispensation à l’unité : retour à la raison ?

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Dispensation à l’unité : retour à la raison ?

Publié le 26 novembre 2024
Par Laurent Lefort
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La dispensation à l’unité pour régler toutes les situations critiques, vous voulez rire ? Le 25 novembre 2024, lors de la 36e Journée de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national est revenue sur le sujet et s’est montrée plus que réservée. Explications.

« La dispensation à l’unité (DAU) n’est pas la solution aux ruptures. Quand je ne dispose pas du tout du médicament, que vais-je bien pouvoir faire comme DAU ? », a lancé avec une sorte d’ironie désabusée Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens lors de la 36e Journée de l’Ordre qui s’est déroulée à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 25 novembre 2024. « D’ailleurs, ne confondons pas DAU et préparation des doses à administrer (PDA) qui se pratique dans certains pays européens mais qui ne répond pas aux mêmes logiques d’organisation. En tout état de cause, une généralisation serait une fausse bonne idée car la chaîne pharmaceutique française destinée à la ville repose sur une organisation à la boîte. » Traduction de ce langage ordinal : pour généraliser ce type de délivrance, c’est l’ensemble du système qui est à revoir, ne serait-ce que pour tendre vers des règles élémentaires de qualité et de sécurité.

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Une poignée de minutes plus tard, la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, qui avait fait spécialement le déplacement, est revenu sur ce qu’il est convenu d’appeler un sujet de crispation à l’officine : « J’ai bien compris que la dispensation à l’unité était un process individuel à mettre en œuvre plus qu’un concept de délivrance. Toutefois, elle sera peut-être nécessaire à certains moments. » Face aux pénuries récurrentes de produits de santé, l’article 19 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) introduit en effet plusieurs dispositions pour renforcer la disponibilité des médicaments. Outre le plan hivernal mis en place par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le gouvernement a proposé une série de mesures pour limiter les pénuries dont le recours à l’ordonnance de dispensation conditionnelle ou la dispensation à l’unité (DAU) pourra désormais être imposé non seulement en cas de rupture d’approvisionnement, mais également en situation de risque de rupture, notamment pour des médicaments soumis à des fluctuations saisonnières comme les antibiotiques en période hivernale.

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