L’État veut baisser de 100 millions d’euros les remises sur les génériques

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L’État veut baisser de 100 millions d’euros les remises sur les génériques

Publié le 19 novembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Selon une information exclusive du Moniteur des pharmacies, le ministère de la Santé s’apprête à imposer une réduction substantielle des remises accordées sur les médicaments génériques dès 2025.

Ce choix stratégique, qui viserait à financer les futures remises accordées sur les biosimilaires, pourrait fragiliser davantage le réseau officinal. « C’est un coup de massue. Nous comptions sur ces deux types de remises pour aider le réseau à sortir la tête de l’eau », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La réduction envisagée, initialement estimée à 200 millions d’euros, aurait été revue à 100 millions, précise Corinne Imbert, pharmacienne et secrétaire de la commission des affaires sociales du Sénat. Cependant, cette décision précipitée semble directement liée au dépassement de 1,2 milliard d’euros supplémentaire de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour l’année 2024.

Remises génériques et biosimilaires : le jeu des vases communicants

Le Moniteur des pharmacies rappelle également que cette mesure va à rebours des engagements pris en juin dernier par le ministre de la Santé. « Dans un courrier, le ministre promettait d’offrir une bouffée d’air aux officines en libéralisant les remises sur les biosimilaires. En aucun cas, il n’avait laissé entendre que les remises génériques subiraient un tel coup », déplore Pierre-Olivier Variot. Ce dernier critique vivement un « jeu de vases communicants », qu’il attribue à l’influence des industriels du médicament. Ceux-ci auraient freiné le déploiement des économies potentielles liées aux biosimilaires, comme ce fut le cas pour les génériques.

Un nouveau plafond fixé par décret

Les détails du nouveau plafond des remises génériques seront précisés dans un décret à venir, mais l’annonce a déjà provoqué un choc parmi les pharmaciens, confrontés à une érosion continue de leur marge de négociation. Parallèlement, le gouvernement prévoit une hausse de 5 % du ticket modérateur sur les médicaments, accentuant les contraintes pesant sur les officines et les patients.

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