À vos Marc !

« Pharmacie dans la rue, Ferracci t’es foutu ! », scandaient les pharmaciens le 30 mai dernier, jour du mouvement national de grève de la profession. Quelques mois plus tard, force est de constater qu’il a tenu : le député Renaissance des Français de l’étranger et intime du couple présidentiel a intégré Bercy en tant que ministre délégué chargé de l’industrie au sein du gouvernement Barnier, le 21 septembre. Fin mai, son projet de loi controversé sur les professions réglementées avait pourtant concouru à une mobilisation massive de la profession. Souhaitant mettre fin aux « spéculations », Marc Ferracci avait alors assuré que « déverrouiller les conditions d’ouverture de détention du capital des pharmacies » et « remettre en question le principe du monopole de la vente en ligne aux pharmaciens d’officine » ne faisait « pas partie des réflexions ». Ces derniers ont toutefois souhaité reprendre la main avec le lancement de Ma pharmacie en France et accueillent l’entrée de Marc Ferracci au gouvernement avec une politesse prudente. Même si, a priori, son implication prendra une autre forme, comme le soulignent les présidents de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Il aura à s’occuper des dossiers de fusions-acquisitions de Sanofi et de Servier. C’est un point important qui s’inscrit dans un contexte de pénurie du médicament et qui implique d’être traité sous le prisme d’une politique européenne », affirme Philippe Besset. Pierre-Olivier Variot estime, lui, que « l’autonomisation de la France, ce n’est que du positif ! ». Une attitude positive qu’il est plus difficile d’adopter quand on aborde la question de la longévité de ce nouveau gouvernement.