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Journée mondiale du diabète : sachez répondre aux questions de vos patients
Le 14 novembre est la Journée mondiale du diabète. En France, 4,3 millions de personnes vivent avec cette maladie. À cette occasion, voici cinq questions de comptoir pour mieux accompagner vos patients dans le suivi de leur diabète.
Existe-t-il un questionnaire pour évaluer le risque de développer un diabète ?
Le Findrisc (Finnish diabetes risk score) est recommandé par la Haute Autorité de santé pour repérer les sujets à risque de diabète de type 2 dans les 10 ans
Établi par l’Association finlandaise du diabète, ce questionnaire comporte huit questions avec un score de 0 à 5 attribué à chaque item : âge, tour de taille, indice de masse corporelle, activité physique, consommation de légumes, antécédent de traitement antihypertenseur, antécédent familial de diabète, d’hyperglycémie. Un tiers des patients qui présentent un score situé entre 15 et 20 points deviennent diabétiques de type 2 au cours des 10 années suivantes. Un suivi médical et un changement des habitudes de vie sont à mettre en place. Au-delà de 20 points, 35 % des personnes sont déjà atteintes de diabète, mais beaucoup ignorent leur état. Un diagnostic en laboratoire doit être réalisé (mesure de la glycémie, notamment). Le questionnaire peut être complété en ligne sur le site de la Fédération française des diabétiques (FFD). Une brochure élaborée par la FFD pour relayer la semaine nationale de prévention, qui a eu lieu du 1er au 8 juin 2024, comprenant le questionnaire Findrisc, est téléchargeable sur le site du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm).
Le tabagisme augmente-t-il le risque d’apparition d’un diabète de type 2 ?
Si le tabagisme chez les patients diabétiques majore le risque de complications cardiovasculaires et le taux de mortalité, il est également impliqué dans la survenue du diabète. Selon les données de Santé publique France, le tabagisme actif augmente de 40 % le risque d’apparition d’une insulinorésistance avec une relation dose-dépendante. Celui-ci est également accru dans une moindre mesure en cas de tabagisme passif. L’incidence serait liée à une répartition de la graisse abdominale caractéristique chez les fumeurs induisant une dégradation de la tolérance au glucose et des index d’insulinosensibilité. Cette accumulation de graisse viscérale est à l’origine d’un syndrome métabolique qui, en plus du diabète, est favorable à la survenue d’une hypertension artérielle, d’une hyperglycémie et d’une baisse de HDL-cholestérol survenant dans un contexte d’insulinorésistance. Ces effets du tabac, dont les mécanismes sont encore discutés, seraient dus notamment à la nicotine qui stimule la production d’hormones de contre-régulation glycémiques (catécholamines, cortisol, hormone de croissance) et a aussi un effet antiœstrogène favorisant la répartition androïde des graisses. L’effet pro-inflammatoire de la fumée de tabac ainsi que le dysfonctionnement endothélial lié au stress oxydatif seraient également impliqués. L’insulinorésistance induite est réversible à l’arrêt du tabagisme.
Pourquoi les résultats de glycémie obtenus avec un capteur diffèrent-ils d’une mesure avec une bandelette ?
La mesure de la glycémie à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt déposée sur une bandelette puis insérée dans un lecteur donne la valeur de la glycémie capillaire à un instant donné. De leur côté, les dispositifs de mesure en continu de la glycémie détectent le taux de glucose dans le liquide interstitiel qui entoure les cellules et non dans les capillaires sanguins. Il peut exister une petite différence entre ces deux valeurs, notamment lorsque la glycémie est en train de changer rapidement. En effet, lors de la prise d’un repas, les glucides consommés passent d’abord dans le sang puis le liquide interstitiel avant d’être distribués aux cellules : la glycémie interstitielle est alors légèrement inférieure à la glycémie capillaire. Pour la même raison, à distance du repas, la diminution du taux de glucose est d’abord perceptible au niveau de la glycémie capillaire, légèrement plus basse que la glycémie interstitielle. Globalement, un décalage de 5 à 15 minutes entre la valeur de la glycémie réelle et celle de la glycémie estimée à partir de la mesure du glucose interstitiel peut être constaté selon les personnes.
Une anémie fausse-t-elle le dosage de l’HbA1c ?
L’hémoglobine glyquée ou HbA1c est la fraction d’hémoglobine qui fixe irréversiblement le glucose. Le taux d’HbA1c (exprimé en pourcentage) est corrélé à la moyenne glycémique des trois à quatre mois précédant son dosage. Un taux d’HbA1c inférieur à 7 % est visé chez la plupart des patients diabétiques. Si, contrairement à la glycémie, le taux d’HbA1c n’est pas influencé par le précédent repas, certains facteurs peuvent en revanche modifier sa valeur : toute diminution de la durée de vie des globules rouges ou de l’hémoglobinémie entraîne une baisse du taux d’HbA1c, sans être liée à une amélioration du diabète ; inversement, une élévation de ces paramètres est susceptible de hausser le taux d’HbA1c, sans être l’expression d’une aggravation du diabète. Ainsi, l’HbA1c peut être diminuée en cas d’anémie hémolytique ou de traitement par des antirétroviraux ou de la ribavirine (hémolytiques), par du fer ou de l’érythropoïétine (augmentant le nombre de réticulocytes qui sont des globules rouges immatures dont l’hémoglobine n’est pas encore glyquée). Elle peut être augmentée en cas de splénectomie ou d’anémie ferriprive (durée de vie des globules rouges allongée). Les hémoglobinopathies congénitales (drépanocytose ou thalassémie) faussent également le résultat. Dans ces cas, l’autosurveillance glycémique est indispensable au suivi des patients. Certains spécialistes préconisent aussi le dosage des fructosamines (ensemble des protéines plasmatiques glyquées).
Comment prévenir l’apparition de lipodystrophies liées à l’injection d’insuline ?
La lipodystrophie est une anomalie de répartition du tissu adipeux qui se manifeste par des amas graisseux sous la peau. Chez un patient diabétique, les lipodystrophies sont dues à la nature même de l’insuline, facteur de croissance qui favorise la synthèse de la graisse localement, et aux microtraumatismes induits par de mauvaises pratiques d’injection. Outre leur aspect disgracieux, elles peuvent être à l’origine d’une instabilité glycémique car la résorption de l’insuline injectée dans une telle zone peut être modifiée et conduire à une alternance d’hyper- et d’hypoglycémies. Il est donc primordial de prévenir leur apparition. Pour cela, trois règles sont à respecter. Tout d’abord, le patient doit planifier ses injections selon un schéma de rotation personnalisé, établi en amont, pour éviter de les pratiquer plusieurs fois au même endroit. Afin de multiplier les zones de piqûres, les sites généraux, abdomen, cuisses, fesses et bras, peuvent être divisés en plusieurs cadrans au sein desquels les injections sont espacées d’au moins la largeur d’un doigt. La longueur des aiguilles est aussi à prendre en compte. Les courtes (4 mm) sont actuellement recommandées pour tous les patients. Elles permettent de pratiquer l’acte dans des zones plus larges tout en réduisant la possibilité d’injection intramusculaire. Enfin, il est important de réserver les aiguilles à un usage unique car, en plus d’augmenter le risque infectieux, celui de traumatisme de la peau est accru lorsqu’on les réutilise (l’aiguille peut davantage se tordre ou se casser).
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