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Déserts médicaux : c’est quoi cette « loi pharmaciens » ?
Depuis deux ans, la France a perdu 2 500 praticiens généralistes, portant leur nombre total à 99 500. « Nous entrons progressivement dans la « décennie noire médicale » », expliquent Jean-François Longeot, président sénateur du Doubs (Union Centriste), et Bruno Rojouan, rapporteur sénateur de l’Allier (Les Républicains). Les projections sont peu optimistes : cette baisse du nombre de médecins devrait se poursuivre jusqu’en 2028, atteignant un seuil critique de 92 500 praticiens. Les prévisions à plus long terme sont plus rassurantes mais également incertaines, avec une hausse de 35 % du nombre de généralistes attendue en 2050 par rapport à 2020.
Des mesures insuffisantes face aux besoins croissants
Si certaines mesures ont été prises ces dernières années pour améliorer la situation – incitations financières, médicobus, maisons de santé (MSP) -, elles restent néanmoins insuffisantes pour pallier une situation de plus en plus tendue. Aujourd’hui, 7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant, un chiffre qui pourrait être multiplié par 2,5 en l’absence de mesures d’ici à 2027.
Les pharmaciens, un soutien essentiel mais encore limité
Selon les rapporteurs, les pharmaciens ont su ces dernières années prendre le relais efficacement en réalisant des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour des angines ou des cystites, ou en ayant « la possibilité de renouveler certaines ordonnances jusqu’à trois fois ». Cependant, les rapporteurs estiment que « l’absence de lois dédiées aux « infirmiers » et aux « pharmaciens » fait que cet élargissement de compétences souffre d’un manque de vision d’ensemble et ne bénéficie pas d’un cadre propice à une redéfinition du rôle de chaque professionnel de santé ».
Vers un rôle élargi pour les pharmaciens
Parmi les 38 préconisations du rapport, la proposition 22 recommande d’« octroyer aux pharmaciens un nouveau rôle dans le parcours de soins et de mieux valoriser leurs qualifications ». Une « loi pharmaciens » qui sortirait d’une logique d’ajustement à la marge de leurs prérogatives pourrait opportunément être proposée. La reconnaissance d’un rôle d’orientation du patient, consistant en la prise en charge des « petits maux du quotidien » dans les zones sous-denses, est une piste à envisager. L’évolution de leurs missions pourrait également contribuer à renforcer l’attractivité de la profession.
Rendre la filière officinale plus attractive
Afin de rétablir l’attractivité de la filière officine, le rapport souhaite également envisager « l’ouverture d’une voie directe post-baccalauréat pour les études de pharmacie » (proposition n° 28).
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