410 euros de médicaments par an et par patient

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410 euros de médicaments par an et par patient

Publié le 15 novembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Face à la hausse continue des dépenses liées aux médicaments et à un niveau élevé de consommation par patient, l’Assurance maladie a inauguré une campagne visant à promouvoir un usage raisonné des traitements, tant auprès des professionnels de santé que du grand public.

En 2023, les dépenses de remboursement des médicaments ont atteint 25,5 milliards d’euros (+ 3,2 % en un an), avec une croissance annuelle moyenne de 3,4 % entre 2021 et 2023, selon Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). Cette dynamique est alimentée par :

– Une augmentation du taux moyen de remboursement, passé de 87,2 % en 2017 à 90,7 % en 2023.

– La montée en puissance des traitements innovants, souvent remboursés à 100 %.

– Une part croissante des prescriptions hospitalières, représentant désormais 45 % des dépenses remboursables en officine contre 32 % en 2017.

– Les innovations médicales, souvent coûteuses, pèsent lourd dans le budget : les 20 médicaments les plus remboursés entre juillet 2023 et juin 2024 représentent 25 % des dépenses totales en ville.

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410 € remboursés par patient chaque année

La consommation moyenne reste élevée, avec 41 boîtes de médicaments par patient par an, un chiffre qui grimpe à 110 boîtes pour les personnes de plus de 80 ans. Cela représente une dépense annuelle moyenne de 410 € par patient, a précisé Thomas Fatôme.

Pour améliorer la pertinence des prescriptions et limiter les mésusages, l’Assurance maladie s’appuie sur deux leviers principaux :

– Le prescripteur, via la convention médicale ;

– Le pharmacien, par le biais de la convention pharmaceutique ;

Une campagne pour changer les habitudes

Lancée le 10 novembre, la campagne porte un message clair : Le bon traitement, ce n’est pas forcément un médicament. Elle s’adresse à la fois aux professionnels de santé et au grand public. Des habitudes sans doute difficiles à changer. Selon une étude BVA menée auprès de 2 000 Français et 300 médecins libéraux :

– 50 % des patients attendent systématiquement une prescription après une consultation.

– En France, seulement 20 % des consultations n’aboutissent pas à une prescription, contre 30 à 50 % dans d’autres pays européens.

– 82 % des médecins ressentent une pression de leurs patients pour prescrire, particulièrement de la part des parents ou des actifs informés via internet.

– Malgré ces tendances, 90 % des Français accepteraient une consultation sans prescription si celle-ci est bien expliquée, tandis que 95 % des médecins sont prêts à réduire leurs prescriptions.

Un défi européen et une mobilisation collective

Si des efforts ont été entrepris, notamment contre la polymédication des personnes âgées, la France reste au-dessus de la moyenne européenne en matière de consommation de médicaments.